Grave crise diplomatique entre la Russie et la Grande-Bretagne
Par Mrizek Sahraoui – Les relations diplomatiques entre la Russie et le Royaume-Uni s’enveniment depuis l’affaire d’empoisonnement de l’ancien espion Sergueï Skripal, survenu le 4 mars aux abords d’un centre commercial de la ville de Salisbury. Elles pourraient sérieusement se détériorer à la suite de l’ultimatum de 24 heures, lancé le 12 mars par Theresa May, qui devait expirer le 13 à minuit, que le Kremlin a complètement ignorée, niant toute implication dans cette affaire.
Le Premier ministre britannique a exigé de Moscou de donner, sous 24 heures, une suite aux accusations portées contre la Russie, faute de quoi Londres considérerait que l’attaque était l’œuvre d’agents Russes. Une sommation à laquelle le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a répliqué, indiquant de façon tout à fait claire que «Moscou n’a aucunement l’intention de se plier aux exigences de Londres.»
Dans sa réponse, peu après la mise en demeure de Theresa May, le porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, va plus loin, déclarant avec aplomb et précision : «On ne donne pas de date limite de 24 heures à une puissance nucléaire», a rapporté l’agence de presse privée russe Interfax. Et de qualifier l’empoisonnement de Sergueï Skripal de «provocation internationale colossale».
Par ailleurs, répliquant à la menace de fermer RT (la télévision publique russe) au Royaume-Uni, brandie par les autorités britanniques, Maria Zakharova previent : «Pas un seul média britannique ne travaillera en Russie si Londres décide de fermer RT au Royaume-Uni.»
Au moment où la Russie, par la voie diplomatique, dénonce «le numéro de cirque» de Theresa May sur l’empoisonnement de l’ancien espion Sergueï Skripal, Vladimir Poutine, lui, vaque à ses occupations électorales. Pour son deuxième et dernier meeting de campagne – lors du premier il s’était exprimé pendant trois minutes entonnant l’hyme national – le candidat Poutine, crédité de 70% d’intentions de vote, se rend en Crimée, territoire annexé le 18 mars 2014. Tout un symbole en direction de ses compatriotes, un pied-de-nez aux Occidentaux qui ne cessent de le provoquer.
M. S.
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