Ces terres agricoles déclassées au profit des «industriels»
Par Hani Abdi – Le Conseil des ministres a approuvé une liste de sites agricoles déclassés pour accueillir onze nouvelles zones industrielles. Le Conseil des ministres souligne la conformité à la loi de cette procédure qui va assurément faire couler beaucoup d’encre tant elle touche aux terres arables précieuses dans un pays aride comme l’Algérie. Mais le Conseil des ministres semble anticiper d’éventuelles critiques en précisant que les terres agricoles en question sont de «très faible productivité» et «souvent inexploitées», donc en jachère.
Les régions concernées sont Didouche-Mourad dans la wilaya de Constantine, M’Daourouch dans la wilaya de Souk Ahras, Ouled Gacem et Aïn M’lila dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi, Boukadir dans la wilaya de Chlef, Tizi Ghenif et Draâ El-Mizan dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Dirah dans la wilaya de Bouira, El-Aricha dans la wilaya de Tlemcen, El-Hassaine dans la wilaya de Mostaganem, et Bethioua dans la wilaya d’Oran. La création de ces zones industrielles vise, ajoute-on, à booster l’investissement productif afin d’améliorer en quantité et en qualité la production nationale et aller vers l’exportation.
La réalisation de ces zones industrielles vise également à disséminer l’investissement dans toutes les contrées du pays et répondre à la demande des investisseurs en foncier. Ce n’est pas la première fois que le Conseil des ministres sous Bouteflika déclasse des terres agricoles au profit de l’industrie ou l’habitat. La surface agricole utile s’élève à 8,5 millions d’hectares, soit seulement 3,6% de la superficie totale du pays qui englobe une immense zone saharienne en grande partie non utilisable pour l’agriculture.
H. A.
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