Le juge anti-ANP Marc Trévidic a-t-il enfin découvert le terrorisme islamiste ?
Par R. Mahmoudi – L’ancien juge antiterroriste français Marc Trévidic a été, cette semaine, l’invité de l’émission de Thierry Ardisson sur la chaîne My Canal. Interrogé sur ce que les gens ne comprenaient pas à propos de l’idéologie de l’organisation terroriste Daech, il a eu cette réponse sibylline : «La plupart des membres de Daech n’ont pas compris leur propre idéologie.» Comment peut-il être affirmatif, lui qui a eu à traiter, à enquêter et à analyser le parcours de nombreux djihadistes ayant commis des actes ou sur le point de le faire ? Et quels sont, dans ce cas, l’idéologie ou les dogmes sur lesquels s’appuie cette organisation terroriste ? Le magistrat n’en dira rien.
Trévidic se montrera plus direct sur la question de savoir ce qu’on ne comprenait pas à propos de l’origine de Daech. Sa réponse : «Une mauvaise fée s’est penchée sur notre berceau, que c’était Bachar Al-Assad.» Il faut dire que ce mythe a été longtemps entretenu par les médias occidentaux, notamment français, à savoir que le régime syrien avait créé un monstre pour repousser les groupes «rebelles», soutenus et armés par Paris, Londres et Washington, afin de renverser le gouvernement syrien en place.
A propos de l’islam, l’ancien juge en charge de l’affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine avoue que les Français ne comprenaient pas qu’il n’y avait pas un islam «mais plusieurs». Un amalgame qui continue à faire des ravages en France, où toute une communauté est mise à l’index pour le moindre dépassement ou acte violent commis par des extrémistes se réclamant de l’islam, comme le montre la hausse vertigineuse des actes islamophobes au cours de ces dernières années.
Le juge se montrera plutôt évasif sur la lancinante question du retour des djihadistes français. Connu pour son discours alarmiste sur les projections nihilistes des terroristes – qu’il ne désigne toutefois pas par ce nom –, depuis qu’il a été dessaisi du dossier de l’assassinat des moines de Tibhirine, Marc Trévidic redécouvre les périls des connexions djihadistes en France et en Europe qu’il appelle à combattre sans relâche et à attaquer à la source.
Le juge Marc Trévidic fait partie des zélateurs du fameux «qui tue qui» qui impute les massacres commis par les groupes islamistes à l’ANP et aux services de sécurité, dans le but évident de fragiliser l’armée algérienne et de prolonger le chaos en Algérie. Cette campagne de désinformation, lancée par les officines secrètes à Paris, visait à maintenir l’Algérie dans une situation de guerre civile pour empêcher son émergence en tant que puissance régionale économique et militaire et lui substituer le Maroc dont le très docile régime monarchique veille aux intérêts de la France dans la région.
R. M.
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