La fille du roi Salmane d’Arabie Saoudite recherchée par la police française
Par Sadek Sahraoui – La juge d’instruction Milca Michel-Gabriel a lancé un mandat d’amener contre la princesse saoudienne Houssa Bint Salmane, 42 ans, la sœur de Mohammed Ben Salmane (MBS). Le Point.fr, qui rapporte ce matin l’information, précise qu’elle a été mise en cause en 2016 par un artisan parisien, violenté et séquestré, selon lui, par ses gardes du corps dans l’appartement du roi, avenue Foch. Fin septembre 2016, la fille unique du roi y avait été placée en garde à vue, recouvrant la liberté deux heures plus tard à la demande du parquet.
«Il faut le tuer ce chien, il ne mérite pas de vivre», s’était emportée Houssa Bint Salmane à l’encontre de l’artisan parisien venu effectuer des travaux dans son appartement. Selon le récit circonstancié de la victime, établi devant les Gardiens de la paix, alors qu’il prenait une photo de la pièce où il devait intervenir, la princesse a fait héler son garde du corps armé. En dépit des explications de l’artisan (il a indiqué avoir l’habitude de prendre des clichés avant travaux afin de remettre les objets et meubles à la même place), le cerbère l’empoigne. Il est accusé de réaliser des photos afin de les revendre à des journalistes.
Le garde du corps de la princesse lui assène un coup de poing sur la tempe avant de lui ligoter les mains. Zélé, l’homme armé ordonne à l’artisan de s’agenouiller et de baiser les pieds de la princesse. Récalcitrant, il est alors mis en joue. Selon les policiers qui ont recueilli le témoignage de la victime, les traces de coups étaient encore visibles au moment où il se confiait aux forces de l’ordre. L’artisan affirme que son calvaire a duré près de quatre heures, avant qu’un troisième larron n’intervienne : il réalise une photocopie de sa carte d’identité et lui enjoint de partir en lui interdisant «l’accès au XVIe arrondissement à jamais» ! Malgré l’adversité, le petit artisan a demandé à être payé et a présenté sa facture de 20 000 euros. En vain. Et les Saoudiens ont conservé son matériel. La question est de savoir maintenant si le pouvoir politique français, qui est réputé inféodé au palais royal saoudien, ne mettra pas de bâtons dans les roues de la juge d’instruction Milca Michel-Gabriel.
En tout cas, c’est un sacré test pour le président Macron et la France qui ne ratent pas une occasion de faire la leçon aux pays du Sud sur la question des droits de l’Homme et de l’Etat de droit.
S. S.
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