Les Américains font pression sur l’Algérie pour intervenir au Sahel
Par R. Mahmoudi – Une source sécuritaire algérienne, sous couvert d’anonymat, a révélé à l’agence de presse turque Anadolu que la période entre septembre 2017 et février 2018 a été marquée par un échange de lettres entre le président Abdelaziz Bouteflika et son homologue américain, Donald Trump, et entre les ministères de la Défense des deux pays sur la sécurité et la lutte antiterrorisme dans la région du Sahel.
Ces correspondances, précisent la même source, coïncidaient avec l’accroissement des menaces des groupes terroristes au Mali, au Niger et au Burkina Faso où deux attentats sanglants ont eu lieu ces derniers jours dont l’un avec une voiture piégée contre l’ambassade de France à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
La source sécuritaire algérienne a ajouté que des consultations et des contacts secrets et publics étaient engagés entre l’Algérie et les Etats-Unis sur la lutte contre les groupes terroristes dans la région du Sahara. «L’Algérie s’achemine vers une coopération et une coordination accrues en matière de sécurité avec Washington pour lutter contre le terrorisme au Sahel et dans la région subsaharienne», a déclaré cette source, rapportée par Anadolu. Mais il semble que, globalement, les Américains ne sont pas satisfaits du rôle que joue l’Algérie dans la région. C’est, selon cette source, l’objet même des visites successives de responsables américains à Alger, lesquels «sont venus informer l’Algérie de leur vive inquiétude quant à la puissance et l’influence croissantes des groupes terroristes au Mali et au Niger», où la branche d’Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi) et Daech sont actifs dans de plus en plus de pays de la région du Sahel.
La même source ajoute que «Washington a demandé au gouvernement algérien d’intervenir plus efficacement dans les opérations antiterroristes dans les pays du Sahel, qui comprennent : le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso», et l’a informé, par voie diplomatique dès la fin 2017, de «sa volonté de coopérer plus efficacement avec l’armée algérienne pour éliminer les organisations terroristes basées au Niger et au Mali».
La source n’a pas révélé la réponse de l’Algérie à la demande américaine mais explique que «l’idée sur laquelle est fondée la demande des Etats-Unis est que l’Algérie n’intervenait pas assez sur le plan militaire dans la lutte contre le terrorisme au Mali et au Niger bien qu’elle soit menacée par ces mêmes groupes terroristes».
La source sécuritaire poursuit en disant que «même si les Américains sont conscients que l’Algérie n’interviendra pas militairement en dehors de ses frontières, ils estiment que les Algériens peuvent jouer un rôle plus grand dans la lutte contre le terrorisme, en décidant de coopérer plus étroitement avec Washington dans la région du Sahel et en assurant les armées des pays de la région d’un soutien militaire plus important et plus efficace».
R. M.
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