Conflit palestino-israélien : les Sud-africains donnent une leçon de courage aux Arabes
Par Sadek Sahraoui – La «Semaine contre l’apartheid israélien», initiée par des organisations pro-palestiniennes, parmi lesquelles le mouvement de boycott anti-israélien BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), a débuté en Afrique du Sud. Cet événement est organisé chaque année dans des dizaines de villes à travers le monde entre le 19 février et le 17 avril et vise, selon les organisateurs, à «sensibiliser le public sur le projet colonial et les politiques d’apartheid israéliennes en cours contre le peuple palestinien».
Pour l’occasion, un drapeau israélien, tagué en rouge avec la phrase «Etat d’apartheid – du sang sur vos mains», a été déployé devant l’Université du Cape. Au campus de l’Université du Witwatersrand, à Johannesbourg, des graffitis antisionistes ainsi que des drapeaux israéliens ensanglantés ont été retrouvés. Les inscriptions «Fuck Sionisme», «Fuck Israël», «Israël est anti-noir» et «Le sionisme est du racisme» ont été accrochées dans les allées principales de l’université.
Les Sud-africains ont toujours été très actifs dans la lutte pour les droits des Palestiniens. Ils sont mêmes à la pointe du combat contre le sionisme en Afrique. L’information est passée un peu inaperçue, mais l’Afrique du Sud a annoncé récemment son intention de mettre fin à ses relations diplomatiques avec Israël.
L’African National Congress (ANC), le parti au pouvoir, avait, d’ailleurs, demandé en décembre dernier l’adoption d’une résolution visant à rétrograder l’ambassade de son pays en Israël en simple «bureau de liaison». La raison tient au fait que l’Afrique du Sud déplore le manque d’initiatives israéliennes en faveur de la paix. C’est ce qu’avait annoncé le ministre sud africain des Sciences et de la Technologie, Naledi Pandor.
Selon lui, «le gouvernement doit couper les liens diplomatiques avec Israël, étant donné l’absence d’initiatives authentiques d’Israël pour garantir une paix durable et une solution viable à deux Etats qui inclut la liberté et la démocratie pour le peuple palestinien». Pretoria inflige là une véritable leçon de constance et de courages aux Arabes qui s’empressent presque tous de normaliser en catimini leurs relations avec l’Etat hébreu.
S. S.
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