Il dénonce un marché accordé à un bureau d’études inconnu : Temmar s’attaque-t-il à Tebboune ?
Par Hani Abdi – Abdelwahid Temmar, ministre de l’Habitat, révèle au grand public une affaire d’octroi de 36 000 logements à un bureau d’études inconnu. Cité par le journal arabophone Ennahar, Abdelwahid Temmar annonce en effet l’ouverture d’une enquête par ses services pour connaître tous les contours de ce scandale, en identifiant d’abord le bénéficiaire de ce marché attribué dans des conditions opaques. Il assure cependant que ce bureau d’études avait obtenu le marché sans respecter de la moindre procédure ou réglementation en vigueur dans le domaine.
Temmar indique que les enquêteurs sont à la recherche des propriétaires de ce bureau d’études sans y parvenir. Du moins pour le moment. Le ministre se dit «sidéré» par cette affaire, dénonçant ainsi un marchandage absurde des projets. Le ministre ne donne aucune indication sur la date d’octroi de ce marché ni par qui il a été donné. M. Temmar dit «anormal» qu’on ne trouve aucune trace de l’existence de ce bureau d’études. Ce marché a-t-il donc été attribué à un bureau d’études inexistant ? L’enquête en cours n’écarte pas cette piste.
Le département de Temmar va également chercher qui a été à l’origine de cette attribution non conforme à la loi.
En révélant au grand public une telle affaire aux relents de scandale, M. Temmar s’attaque-t-il à Abdelmadjid Tebboune ? Ce dernier a eu à gérer le secteur de l’Habitat de septembre 2012 jusqu’à sa nomination comme Premier ministre, en juin 2017, pour une courte période. Ce n’est pas la première fois que la gestion du secteur de l’Habitat par Tebboune est dénoncée. Il a été vertement critiqué plusieurs fois depuis son limogeage de la tête du gouvernement.
On se souvient encore des graves accusations d’un architecte relatives au projet de la Grande Mosquée d’Alger. En effet, en octobre dernier, le président du Conseil national des architectes algériens (CNOA) et ex-membre du conseil d’administration de l’Agence, Djamel Chorfi, a qualifié le projet de la Grande Mosquée d’Alger de «la plus grosse arnaque subie par le président Bouteflika». Il avait parlé, entre autres, des «conditions opaques» dans lesquelles a été choisi le bureau d’études français Egis, qui assure actuellement le suivi de la réalisation. Il avait également accusé ouvertement l’ancien ministre de l’Habitat, dont dépendait le projet, d’avoir fourni de «faux chiffres sur l’état d’avancement des travaux».
H. A.
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