Financements occultes et mensonges : bientôt la prison pour Sarkozy
Par Karim B. et Mrizek S. – L’étau se resserre sur Nicolas Sarkozy. Des sources judiciaires ont, en effet, indiqué à des médias français que l’ancien président français a été placé en garde à vue ce mardi matin pour être entendu sur le financement libyen de sa campagne en 2007.
De nombreuses sources libyennes ont confirmé que l’ancien dirigeant libyen a financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Ce dernier nie les faits, mais des proches de Mouammar Kadhafi sont montés au créneau ces dernières semaines pour révéler le montant des sommes perçues et les conditions dans lesquelles s’est effectué le transfert de l’argent au profit du candidat à la présidentielle à l’époque des faits.
En janvier dernier, citant des sources judiciaires, la presse française avait annoncé l’interpellation à Londres de l’homme d’affaires français Alexandre Djouhri dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Arrêté par les policiers britanniques à l’aéroport de Londres-Heathrow, Djouhri était visé par un mandat d’arrêt européen délivré par les juges d’instruction du pôle financier de Paris.
Cet intermédiaire financier, familier des réseaux de la droite française et proche de Nicolas Sarkozy, est au cœur de l’enquête ouverte à Paris en 2013 sur des flux financiers impliquant des protagonistes liés au régime de Kadhafi. L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine a été mis en examen en décembre 2016 dans un des volets de cette vaste enquête, après ses déclarations sur la remise de 5 millions d’euros d’argent libyen au camp Sarkozy quelques mois avant sa victoire à la présidentielle de 2007.
En mai 2012, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait enfoncé le clou en affirmant que Nicolas Sarkozy avait pris 100 millions de dollars à l’ex-leader libyen. «D’après ce que M. Kadhafi m’a dit lui-même lors de sa visite à Minsk, M. Sarkozy a bénéficié d’un financement à hauteur de 100 millions de dollars, et non de 50 millions de dollars, pour sa campagne électorale de 2007», avait révélé Loukachenko.
Le 28 avril de la même année, le site français d’investigation Mediapart affirmait détenir la preuve de la participation de Mouammar Kadhafi au financement de la campagne présidentielle de Sarkozy. Le site avait mis en ligne un document présenté comme officiel. Cette note aurait été communiquée par d’anciens hauts responsables libyens, aujourd’hui dans la clandestinité. Ce document secret, qui serait issu des archives des services spéciaux, remonterait à 2007 et aurait échappé aux destructions causées par l’offensive militaire de l’Otan sur Tripoli.
Les soupçons de financement présumé illicite de Nicolas Sarkozy par l’argent libyen sont également confortés par les carnets de notes personnels de l’ancien ministre du Pétrole libyen, mort noyé dans le Danube dans des circonstances pour le moins troubles et non élucidées à ce jour. Saisis par la justice française, ces carnets indiquent clairement l’existence de versement d’argent liquide en faveur de Nicolas Sarkozy.
Plusieurs années après la mort de Mouammar Kadhafi, on commence à entrevoir les vraies raisons de son assassinat. Les motivations semblent très loin des discours d’alors, selon lesquels la coalition anti-Kadhafi avait pour seul et unique objectif de libérer le peuple libyen de la dictature. Il semble n’en être rien et Mouammar Kadhafi continue de hanter les consciences de ceux qui n’en ont pas.
K. B./M. S.
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