Contribution de Youcef Benzatat – C’est le système de pouvoir qu’il faut changer

élection 4 juillet
L'élection présidentielle du 4 juillet sera-t-elle annulée ? New Press

Par Youcef Benzatat – De quoi parle-t-on au juste lorsqu’on évoque la crise économique ou politique ? On ne peut parler de crise économique. Pour qu’il y ait crise dans ce sens, il faut qu’il y ait d’abord une économie. Or, il n’y a pas d’économie à proprement parler. Une économie c’est, avant tout, un système intégré de production et de consommation de richesses avec, en prime, une exportation d’excédent et importation de déficit le cas échéant. Une économie doit être avant tout et prioritairement orientée vers un mode de production et de consommation, déterminée statistiquement et qualitativement, afin d’atteindre une efficacité d’harmonisation entre les moyens mis en œuvre et les besoins réels de la société. Exporter une richesse naturelle, en l’occurrence les hydrocarbures, et importer les besoins de consommation de base ne constitue pas en soi une économie.

La chute des recettes des hydrocarbures et l’incapacité du pouvoir à faire face aux besoins de consommation de base, auxquels la société a été habituée, ne peut être considéré comme une crise économique. Tout au plus, il s’agit d’une crise financière.

Encore une fois, on ne peut pas vraiment parler de crise financière, car celle-ci suppose qu’il y ait une rupture de l’équilibre des recettes et leur redistribution harmonieuse, qui obéirait au principe de justice sociale. Encore, là aussi, il s’agit d’une redistribution ciblée, inégale et en contradiction avec les besoins réels de la société, dont la priorité est l’achat de la paix sociale pour préserver le statu quo.

Ce qui se passe chez nous aujourd’hui, ce n’est ni plus ni moins qu’une rupture de l’équilibre du statu quo par une forte pression de la société, au moment où le pouvoir n’a plus les moyens de maintenir cet équilibre du fait de la baisse brutale des recettes des hydrocarbures. Il ne lui reste comme réponse pour tenter de rétablir cet équilibre, que la répression, comme sous un quelconque régime qui n’entend pas céder les privilèges que lui procure son hégémonie sur le politique.

Et, là aussi, il ne s’agit que d’une rupture conjoncturelle d’un équilibre précaire. La véritable rupture, structurelle celle-là, c’est celle qui consistera en la remise en question du monopole sur le politique qui constitue en soi la véritable crise. La crise du politique.

Pour venir à bout de cette crise, il va de soi que la remise en question du mode de gouvernance, comme le propose l’opposition, apparaît insuffisante, car c’est tout le système de pouvoir qu’il faudra changer pour en venir à bout.

L’opposition, qui compte investir la gouvernance en s’unissant autour d’un candidat unique, en collaborant avec ce même système de pouvoir, se met elle-même en crise. Car sa démarche n’est pas la solution appropriée pour briser le monopole du politique et le restituer au suffrage universel. Toutefois, si elle parvient à cet objectif, celui de s’emparer de la gouvernance, elle ne sera au final qu’un instrument au service de ce système de pouvoir. Il s’agira dans ce cas d’une alternance dans la gouvernance sous le même régime de système de pouvoir et qui sera représenté par un candidat chimérique composé de tous les partis satellites de ce même système.

Le terme lui-même d’opposition apparaît, d’emblée, comme inapproprié dans cette situation. Car, pour qu’il y ait une véritable opposition, il faut au préalable que celle-ci ait été disqualifiée par le suffrage universel. Or, aujourd’hui, tel n’est pas le cas ; celle-ci ne fait que légitimer par son statut usurpé et son rôle de faire valoir un régime anti-démocratique.

Il serait plus plausible dans ce cas de parler de contre-pouvoir, à partir duquel il faut demander le changement. Non pas celui de la gouvernance, mais de tout le système de pouvoir, en opérant une rupture dans le mode de gestion du politique qui dure à l’identique depuis l’émancipation de la domination coloniale.

S’effaroucher comme une vielle vierge à chaque violation de la Constitution, face au quatrième, cinquième, voire le sixième mandat, n’apporte aucun grain au moulin du combat politique pour la libération du peuple de son aliénation dans le système actuel.

C’est d’un leadership représentatif des idées émancipées de l’emprise du système et de tout autre référant étranger au politique que la société a besoin. Un leadership qui transcenderait l’atomisation de la citoyenneté en multitudes d’appartenances à des groupes ethniques, linguistiques et religieux. Un leadership mobilisateur dans lequel le peuple dans son unité puisse se reconnaître, auquel il puisse adhérer et, par là, combler son déficit de représentativité.

Y. B.

Comment (23)

    Anonyme
    22 mars 2018 - 7 h 57 min

    Non, c’est l’impérialisme arabe sous toutes ses formes islmao-fascisate ou nazional-socialiste qu’il faut abattre et expulser ses adeptes vers le moyen orient.

    PREDATOR
    22 mars 2018 - 2 h 19 min

     » On ne peut parler de crise économique. Pour qu’il y ait crise dans ce sens, il faut qu’il y ait d’abord une économie. Or, il n’y a pas d’économie à proprement parler. Une économie c’est, avant tout, un système intégré de production et de consommation de richesses avec, en prime, une exportation d’excédent et importation de déficit le cas échéant.  »

    Exact mon ami
    Depuis 1998 NOUS Vivons que grâce à la rente pétrolière il suffit d’une dégringolade ds cours du pétrole et nous sommes nus, si bien que les tubes digestifs que nous sommes devenus depuis cette date avions les yeux rivés que sur les prix du petrole, on a fait croire au peuple que nous sommes riches
    je vous laisse imaginer que si demain ce maudit pétrole venait à se tarir que deviendrons nous?
    En plus personne ne bosse dans ce pays par la faute des gouvernants
    le peuple était plus bosseur et discipliné du temps de houari Boumediene Allah yarhmou
    Il faut que ça change au plus vite sinon nous sommes voués à une proche disparition

    Alfa
    22 mars 2018 - 2 h 03 min

    AP se veut un espace ou forum ou tout un chacun peut apporter son grain de sel et de contribuer ne serait-ce que par des idées fraiches et novatrices qui s’adapteraient à la situation actuelle et présente et de s’exprimer sur des questions de fond et d’intéret général afin d’améliorer notre éxistance sur terre et apporter de la joie à notre laps de temps qu’on va passer dans ce monde et qu’on va quitter tôt ou tard, plus agréable à vivre. Malheureusement certains intervenants au lieu de contribuer de par leurs connaissances et experiences de leurs vécus se congratulent au point d’irriter les autres par leurs façons de s’exprimer.
    Tout le monde, sans éxception aucune, connait le marasme SOCIO-ÉCONOMIQUE que vivent l’ensemble des couches sociales Algériennes depuis plus de 4 decénies déjà, mais notre passivité et inaction rend la situation encore plus invivable et insurmontable dans des conditions actuelles. J’écoute autour de moi des gens qui se lamentent à longueur de journée mais qui ne bougent pas leur petit doigt pour améliorer leurs PROPRES situations.Tout ce que j’entends c’est KHELIHA 3ALA ALLAH. Et moi tant qu’à y être je vais répondre par une autre question à savoir: QU’EST-CE-QU’IL FAUDRAIT FAIRE POUR QU’UN TRAIN PUISSE QUITTER LA GARE? 3 POSSIBILITÉS SONT ENVISAGEABLES DANS DE TELLES SITUATIONS. À VOUS D’EN ÉNUMÉRER NE SERAIT-CE QU’UNE À LA FOIS.

    Felfel Har
    21 mars 2018 - 20 h 15 min

    Pour construire une maison, solide, fonctionnelle, esthétique, il faut d’abord une volonté de respecter les textes inhérents (dans le cas d’un pays, de l’acte fondateur, id est la Constitution). Il faut respecter le plan que l’architecte a dessiné. Il faut s’assurer de l’utilisation de matériaux appropriés et de la qualification du maçon-en-chef et de son équipe d’artisans. Il convient aussi de veiller à ne pas dépasser le budget alloué. Il va enfin sans dire que les futurs résidents de cette maison ont leur mot à dire. Une telle maison, une fois réalisée, ne peut que donner satisfaction à ses habitants.
    Quand on s’est (et ça dure depuis 1962), écarté du droit chemin (escamotage de la Constitution et violation des lois de la république), qu’on s’est mis à n’en faire qu’à sa tête, qu’on a ignoré les avis des Algériens, qu’on a foulé aux pieds toutes normes et valeurs démocratiques, la maison Algérie ne ressemble plus qu’à une mansarde rafistolée, « brinquebalante », dysfonctionnelle, à la merci du moindre séisme. Voilà où nous a mené la « famille révolutionnaire »! Une telle maison doit être rebâtie selon des normes modernes, après consultation et approbation de tous les Algériens, quelque soit leur tendance, au sein d’une Constituante. Un nouvel Acte de Naissance de la maison Algérie doit alors être établi pour que naisse et prospère la 2ème République. Inch Allah!

    PREDATOR
    21 mars 2018 - 19 h 14 min

    L’on a que ce qu’on mérite
    Sauf que nous sommes champions et virtuoses du clavier, alors que les charognards dépècent le pays

    Hamza Belamri
    21 mars 2018 - 19 h 09 min

    AP est devenu à mon avis le meilleur site algérien pour la démocratie et la liberté d’opinion. Je le constate de plus en plus ! De plus, même il y a beaucoup de critiques envers le pouvoir, on garde son patriotisme , son amour du pays. Il est vrai que l’Algérie mérite mieux que le pouvoir ou le système politique actuel, c’est évident !

    1er point – Monsieur Youcef Benzatat, merci pour votre article très intéressant qui a suscité le bon débat !

    2ème point – Merci infiniment à l’internaute @LOUCIF, d’avoir contribuer au débat par sa proposition détaillée, très intéressante aussi, de sortie de crise. A méditer sérieusement ! Libre aux autres internautes de critiquer cette proposition constructive ou de le contredire. En ce qui me concerne, non seulement je suis d’accord avec lui sur tous les points qu’il a développé, mais particulièrement le premier point où il dit qu’il faut refuser, à l’avenir, l’organisation de tout processus électoral tant que les conditions actuelles du fonctionnement du système politique ne changent pas.

    3ème point – A partir de là, j’en conclue qu’on peut considérer que si les partis politiques dits de « l’opposition » (comme le FFS, le MSP, le RCD, le PT, Jil Jadid, leTalaie El Houriat de Benflis, Ennahda, El Islah etc… etc…) acceptent de participer à de futures élections (présidentielle ou autres) sans changement de système politique ou de régime politique, je pense qu’on peut dire, sans se tromper, qu’ils sont eux-mêmes les complices de la continuation et la perpétuation du pouvoir actuel et qu’ils se veulent des acteurs du renforcement du pouvoir de 1962 et de 1999 !

    awrassi
    21 mars 2018 - 18 h 50 min

    Je ne veux blesser personne, mais l’Algérien de la rue et de la campagne est politiquement inculte (méconnaissance des options économiques et politiques, des institutions, des rouages et du fonctionnement d’un Etat, etc.). Cet Algérien veut travailler, manger, se soigner, se sentir en sécurité et libre. Au-delà de ces exigences, il ne cherche rien. La société civile dont M. Benzatat se fait ici le porte-parole, est certes éclairée mais elle demeure « bourgeoise », au sens marxiste. Elle vit à l’heure occidentale et ne fait qu’imaginer une réalité qu’elle ne vit pas. Le peuple algérien se lèvera de lui-même quand il aura faim. Comme tous les peuples. Mais de grâce, hormis quelques écarts de l’oligarchie, que peut-on reprocher à l’ensemble des dirigeants depuis 1962 ? L’Algérie a fait des bonds énormes dans tous les domaines. En partant de zéro. Nous pourrions aller plus vite dans tout, à condition de choisir la seule voie qui permette la démocratie, le progrès, la justice, l’équité, la paix : le communisme. Etes-vous prêt, M. Benzatat ? PS : il y a plus de pauvres dans les pays riches que chez nous …

      Digoutage
      21 mars 2018 - 20 h 21 min

      @awrassi, pardon mais je te soupçonne d’être du FLN,du RND ou de …l’UGTA! Je dis çà parce qu’ils pensent exactement comme toi !

        awrassi
        22 mars 2018 - 12 h 28 min

        Salam cher compatriote, je ne suis pas encarté; je suis un libre penseur qui utilise tout simplement ses neurones. Pour combattre la cupidité et les inégalités donc, rien de mieux que de nationaliser les moyens de production (terres comprises) ! Nous travaillerions tous pour tous. Cela demande juste une éducation au partage … Le capitalisme vit sur l’endettement (prêt), le rêve (tiercé, loto, etc.), la guerre, l’usurpation, etc. Ce n’est donc pas un système de référence. Il se vend grâce à notre refus de partager les richesses. L’islam est partage !

      Anonyme
      22 mars 2018 - 2 h 29 min

      Awrassi
      21 mars 2018 – 18 h 50 min

      Non l’Algérie n’a fait de grands et immenses pas que sous la conduite de feu Houari Boumediene malgré que le pays venait à peine de sortir d’une colonisation de plus d’un siecle où tout était à reconstruire, à partir de sa mort la prédation a commencé et gangrène actuellement presque tous les pans de la société
      ALLAH yarhmek ya Houari Boumediene

    MELLO
    21 mars 2018 - 18 h 21 min

    Effectivement, le pouvoir, l’Etat, le système sont autant de termes maniés et usités par le commun des Algériens pour désigner les gouvernants. Partant de cette hypothèse, il est vrai que le problème majeur en Algérie est d’ordre politique, bien avant d’être économique ou social. Inévitablement , ces deux derniers dépendent du politique. L’État algérien né de la décolonisation a mis au centre de son discours la nécessité de rompre avec la période coloniale et ses pratiques. La suppression des « séquelles du colonialisme » figurait parmi ses priorités. La volonté de marquer sa différence avec l’ancienne administration coloniale a été affirmée en même temps qu’a été mis en avant le thème de la « spécificité » de la voie algérienne de développement. La crédibilité de ce discours a cependant fini par être mise en cause, quand les injustices post-coloniales commencèrent à être comparses aux iniquités de la colonisation. Elle est le symptôme d’un système politique qui a de longue date sombré dans les méandres de l’informel, où les mensonges officiels ne se comptent plus, où culte de la personnalité, népotisme et coups de Jarnac sont les seuls guides de ceux qui exercent des fonctions institutionnelles. Plus personne en Algérie, du général le plus gradé au citoyen lambda, n’ignore qu’aucune information publique n’est fiable, et qu’elle peut tout juste être labélisée par tel ou tel décideur de l’ombre, tirant les ficelles des divers officiels, marionnettes chargées d’animer la façade démocratique. Dans ce théâtre d’ombres, le chef de l’État occupe le rôle de chef d’orchestre des apparences, et sa défaillance imprévue explique la soudaine sidération de l’Algérie officielle. Dans un tableau aussi peu reluisant, la maladie du président a fait l’effet d’une bombe. Non que quiconque se fasse des illusions sur ses capacités à apporter des réponses. Mais parce que la routine qui maintenait les fameux « équilibres internes » précaires dont il parlait a été profondément ébranlée. Le système algérien est tellement usé par le poids de la guerre, la fatigue des hommes et le rôle croissant des clans mafieux qu’il n’est plus à l’abri d’une brusque accélération du processus de délitement à l’oeuvre depuis plus d’une décennie. Trop occupés à déstabiliser la société, les institutions et les hommes pour assurer la pérennité du régime (et du contrôle de leurs sources d’enrichissement, les commissions occultes sur les échanges commerciaux), les responsables algériens n’ont pas vu venir la panne.

    lhadi
    21 mars 2018 - 18 h 07 min

    Il est de mon devoir de citoyen de formuler publiquement des réserves ou des critiques sur la politique conduite par le pouvoir et d’alerter sur un phénomène politique inquiétant : la désaffection à l’égard de la vie publique d’un nombre croissant d’Algériens, qui se traduit dans les élections les plus récentes soit par une abstention record, soit par la montée des extrêmes. J’y voit autant de signes d’une crise morale et politique qui peut avoir des conséquences redoutables si rien n’est fait pour la conjurer.

    C’est pourquoi, je juge indispensable d’appeler les Algériens à se ressaisir et à rester fidèle aux idéaux qui ont forgé l’identité algérienne. Je leur demande de respecter, dans la lettre mais aussi dans leur esprit, leurs engagements à n’accepter aucune compromission, et de désapprouver celles ou ceux qui ont préféré les jeux politiques à la voix de leur conscience.

    Conscient de l’ampleur du malaise qui entraine de plus en plus d’Algériens à se réfugier dans l’abstentionnisme ou le recours aux extrêmes, je plaide pour une profonde rénovation du système actuel, devenu à mon sens aussi inadaptés aux réalités de l’époque qu’aux attentes de nos concitoyens.

    Tout doit être mis en oeuvre afin de permettre aux Algériens de mieux exercer leurs droits et leurs devoirs de citoyens. Un grand nombre d’entre eux se sentent tenus à l’écart du débat public, éloignés d’une vie politique qui ne les concerne plus et à laquelle ils aspirent à se voir davantage associés. Les jeunes doivent bénéficier d’un accès plus facile aux responsabilités locales et nationales. ils doivent avoir une plus grande place dans notre vie politique, tant celle-ci me parait inadaptée aux mutations profonde de la société Algérienne.

    Cet effort de renouvellement exige d’établir plus de transparence et de proximité dans les relations entre l’Etat et le citoyen. Je considère donc la décentralisation une des priorité de l’action publique. La prise de décision ne doit plus venir que d’en haut. Le temps est venu d’assurer une meilleur répartition des responsabilités, d’opérer des transferts plus importants de moyens et de compétences au bénéfices des collectivités territoriales, bref d’instaurer une véritable démocratie locale.De tous cotés, s’expriment un besoin croissant d’autonomie, de liberté, d’initiative et d’engagements individuels que les pouvoirs publics n’ont pas suffisamment pris en compte et qui doit conduire, là encore, à une révision profonde des modes de fonctionnement du système actuel.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Argelino
    21 mars 2018 - 16 h 42 min

    AP écrit :  » Pour venir à bout de cette crise, il va de soi que la remise en question du mode de gouvernance, comme le propose l’opposition, apparaît insuffisante, car c’est tout le système de pouvoir qu’il faudra changer pour en venir à bout  »
    Il n’a pas tort car à l’exemple d’un fruit pourrie il faut se débarrasser de toute la partie pourri pour récupérer le reste sain.

    lhadi
    21 mars 2018 - 16 h 12 min

    Il est de mon devoir de citoyen de formuler publiquement des réserves ou des critiques sur la politique conduite par le pouvoir et d’alerter sur un phénomène politique inquiétant : la désaffection à l’égard de la vie publique d’un nombre croissant d’Algériens, qui se traduit dans les élections les plus récentes soit par une abstention record, soit par la montée des extrêmes. J’y voit autant de signes d’une crise morale et politique qui peut avoir des conséquences redoutables si rien n’est fait pour la conjurer.

    C’est pourquoi, je juge indispensable d’appeler les Algériens à se ressaisir et à rester fidèle aux idéaux qui ont forgé l’identité algérienne. Je leur demande de respecter, dans la lettre mais aussi dans leur esprit, leurs engagements à n’accepter aucune compromission, et de désapprouver celles ou ceux qui ont préféré les jeux politiques à la voix de leur conscience.

    Conscient de l’ampleur du malaise qui entraine de plus en plus d’Algériens à se réfugier dans l’abstentionnisme ou le recours aux extrêmes, je plaide pour une profonde rénovation du système actuel, devenu à mon sens aussi inadaptés aux réalités de l’époque qu’aux attentes de nos concitoyens.

    Tout doit être mis en oeuvre afin de permettre aux Algériens de mieux exercer leurs droits et leurs devoirs de citoyen. Un grand nombre d’entre eux se sentent tenus à l’écart du débat public, éloignés d’une vie politique qui ne les concerne plus et à laquelle ils aspirent à se voir davantage associés. Les jeunes doivent bénéficier d’un accès plus facile aux responsabilités locales et nationales. ils doivent avoir une plus grande place dans notre vie politique, tant celle-ci me parait inadaptée aux mutations profonde de la société Algérienne.

    Cet effort de renouvellement exige d’établir plus de transparence et de proximité dans les relations entre l’Etat et le citoyen. Je considère donc la décentralisation comme une des priorité de l’action publique. La prise de décision ne doit plus venir que d’en haut. Le temps est venu d’assurer une meilleur répartition des responsabilités, d’opérer des transferts plus importants de moyens et de compétences au bénéfices des collectivités territoriales, bref d’instaurer une véritable démocratie locale.De tous cotés, s’expriment un besoin croissant d’autonomie, de liberté, d’initiative et d’engagements individuels que les pouvoirs publics n’ont pas suffisamment pris en compte et qui doit conduire, là encore, à une révision profonde des modes de fonctionnement du système actuel.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    LOUCIF
    21 mars 2018 - 14 h 05 min

    Monsieur Youcef Benzatat , je suis entièrement d’accord avec vous ! Si çà peut interresser les internautes et les citoyens algériens, j’ai donné plusieurs fois mon avis sur l’important question que vous soulez ! Je vous résume ci-après, mon propre point de vue, que j’ai déjà proposé sur les réseaux sociaux.

    Je pense que même s’il faut continuer à critiquer le pouvoir et les actions du gouvernement, l’urgence de l’heure est à la discussion, à l’échange, aux propositions, à la négociation entre les vraies et sincères forces du changement pour arriver à une solution consensuelle de sortie de crise ! Certains estiment que la solution est d’aller à la prochaine élection présidentielle avec un « candit unique consensuel » choisi par les forces du changement ! Moi je trouve que c’est une grave erreur, une grave illusion de croire à cette solution alors que le système politique reste le même.

    Pour faire avancer dans le débat chaque parti politique dit de l’opposition , chaque personnalité politique, chaque journaliste et même toute la société civile, a le devoir politique de donner sa propre opinion, sa propre vision de sortie de crise institutionnelle et politique de notre pays !

    Mes propositions peuvent se résumer comme suit :
    1- refuser l’organisation de tout processus électoral tant que les conditions actuelles du fonctionnement du système politique ne changent pas.
    2- mise en place d’une assemblée composée de personnalités politiques, de responsables de parti politique de l’opposition et de la société civile pour constituer une sorte gouvernement républicain de transition pour adopter une stratégie pour aboutir au changement institutionnelle et politique du pays avec son planning de mise en œuvre !
    3- proclamation d’une Constituante pour l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution qui viendra clarifier le fonctionnement des institutions et définir le projet politique digne d’une République algérienne démocratique, moderne, sociale et où le politique devrait être séparé du militaire et du religieux. Nous sommes désormais un pays amazigh, arabe et musulman et personne ne devrait avoir le monopole ni sur la religion, ni sur la langue, ni sur la culture, ni sur l’armée.
    4- adoption d’une nouvelle loi sur les partis politiques et leur mode d’organisation et de financement.
    5- organiser un référendum populaire pour faire adopter et rendre crédible auprès du peuple cette Nouvelle Constitution. Cette constitution précisera les conditions pour garantir l’équilibre des pouvoirs, l’alternance politique, le fonctionnement des partis politiques et leur financement, l’indépendance de la justice, la désignation et le fonctionnement de la Commission indépendante chargée de l’organisation et du contrôle des élections…).
    6- au lendemain de la transition, les partis politiques, tout en se conformant aux nouvelles lois, pourront alors se lancer en toute liberté dans un combat politique partisan de conquête du pouvoir par les urnes avec un programme politique et économique établi selon sa propre vision partisane : choix d’une économie libérale, socialiste, étatique, ouverte sur le monde, autarcique etc… ; organisation du fonctionnement des wilaya, des régions, des collectivités locales, des APC etc…
    7- L’Armée devrait se cantonner dans sa fonction de base à savoir la préservation de la souveraineté, la défense du pays et se porter garante du caractère pacifique et démocratique de cette transition.

    Tout cela peut paraît utopique, idéaliste, tout ce qu’on veut , mais le pays a un besoin vital de changement radical. C’est donc aux autres points de vue de s’exprimer et de proposer des solutions ! En tout cas, nous avons le devoir de ne pas laisser notre pays dans le statu quo et dans le système politique actuel ! C’est dangereux pour le pays et pour son avenir !

    Bon courage à tous les algériens patriotes.

    Far West
    21 mars 2018 - 13 h 47 min

    Monsieur, Benzatat,vous raisonnez comme quelqu’un qui vit en Europe ou en Amérique;vous pourriez changer tout le système ainsi les rouages de A à Z;mais le mal resterait le meme;et meme demain l’Allemagne le pays le puissant économiquement et démocratiquement;accepterai de faire un échange entre leur pays et le notre au bout de vingt ans;nous serons fauché et affamé pire que maintenant;notre problème c’est nous meme lorsqu’on accède ou pouvoir sa devient une propriété privée pire qu’une monarchie;et très souvent ceux qui s’intéressent à la politique se sont les mythomane et des opportunistes voleurs;servant de la religion et de nos chahid pour trompé la vigilance des citoyens

      Anonyme
      23 mars 2018 - 9 h 30 min

      Bonjour,
      Je suis totalement d’accord avec vos propositions Monsieur Loucif, je pense cependant que vous avez omis
      délibérément de confiner également la religion dans les mosquées, tout comme l’Armée dans les casernes, je veux dire la séparation de la politique et la religion et je rajoute de libérer le 3ème pouvoir qui est la press.
      Amicalement

    Anonyme
    21 mars 2018 - 13 h 37 min

    Tant que le clan détiendra les rennes du pouvoir, faut pas rêver de voir un quelconque changement à l’horizon.
    Voilà la condition nécessaire et suffisante, voire sinequanone pour que le pays puisse bouger.

    Anonyme
    21 mars 2018 - 13 h 35 min

    Tant que le clan détiendra les rennes du pouvoir, faut pas rêver de voir un quelconque changement à l’horizon.
    Voilà la condition nécessaire et suffisante, voire sinequanone pour que le pays puisse bouger.

    Anonyme
    21 mars 2018 - 12 h 34 min

    tout a été résumé dans votre article et comme c est des opportunistes, ils vont encore se cramponner davantage aux koursis et aux privilèges !

    Anonyme
    21 mars 2018 - 10 h 23 min

    il faut changer le systèmes et les figurants et les composants de se systèmes de A a Z sur de bonnes fondations solides et propres

    Djeha Dz.
    21 mars 2018 - 9 h 47 min

    Non seulement le système actuel est à enterrer, mais également écarter tous les idéologues, marionnettistes, parasites et autres cerbères du système . De toutes manières la crise n’existe pas réellement pour eux- ils empochent moins que lorsque les recettes des hydrocarbures étaient au top. Ils contrôlent tout, et vivent comme avant comme avant la baisse des prix du pétrole.
    La crise c’est pour les autres et à défaut d’argent pour les endormir ce sera la matraque pour les abrutir et les bâillonner.

    Je cite : ’’C’est d’un leadership représentatif des idées émancipées de l’emprise du système et de tout autre référant étranger au politique que la société a besoin. Un leadership qui transcenderait l’atomisation de la citoyenneté en multitudes d’appartenances à des groupes ethniques, linguistiques et religieux. Un leadership mobilisateur dans lequel le peuple dans son unité puisse se reconnaître, auquel il puisse adhérer et, par là, combler son déficit de représentativité.’’

    Entièrement d’accord, c’est la société dont moi aussi je rêve, c’est aussi beau qu’utopique. A moins d’ aussi avoir des Hommes à la pensée libre, grande et généreuse.
    Seulement les lascars en question ont tout fait pour que cela ne puisse arriver un jour.
    A moins d’un…. Miracle ???

    nectar
    21 mars 2018 - 9 h 25 min

    Tout à fait d’accord avec vous, Monsieur Bazatat. faudrait-il seulement, que cette secte qui fait semblant de gouverner le pays, puisse reconnaître sa faillite et laisser la place à des personnes élues démocratiquement de remettre ce beau pays, sur les rails de la bonne gestion et de l’égalité des devoirs et de droits de chaque algérien..La seule différence, entre algériens, serait la compétence et l’initiative au service du pays..Ce n’est ni la croyance, ni la carte d’adhérent à un parti, ni une légitimité fabriquée, ni la position hiérarchique du géniteur ou de la génitrice qui prédominera pour l’accession à un poste donné…

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