Dix ressortissants algériens arrêtés en Espagne pour agressions sexuelles
Par R. Mahmoudi – Dix ressortissants algériens ont été arrêtés cette semaine dans la ville d’Alicante (est de l’Espagne) et ont été présentés, jeudi, devant la justice pour agressions sexuelles contre trois mineures, rapporte la chaîne de télévision Al-Arabiya sur son site Internet.
Selon la même source, la police espagnole a déclaré, dans un communiqué, que les personnes mises en cause «avaient offert des stupéfiants et de l’argent aux trois adolescentes âgées de 14, 15 et 17 ans pour les attirer et les emmener dans un appartement où ils ont abusé d’elles».
Selon la même déclaration, «les trois jeunes filles s’étaient enfuies de l’internat d’une école pour jeunes en difficulté de la ville d’Alicante. Une d’entre elles aurait été, d’après la police, enfermée pendant 24 heures et abusée sexuellement par les éléments du groupe». La police espagnole affirme avoir retrouvé deux victimes, tandis que la troisième, âgée de 17 ans, était toujours recherchée.
Cette affaire ne manquera pas d’attiser les discours de xénophobie en Espagne, où les migrants algériens sont particulièrement maltraités. L’annonce, en novembre dernier, de la présence de 562 «harraga» algériens dans établissements de détention espagnols a suscité une vive polémique. Dépêché à Alger le 22 novembre, le ministre de l’Intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido, a estimé que cette décision, même si elle est dénoncée par des ONG de défense des droits de l’Homme, répondait à la nécessité de garantir à ces migrants, «les moyens sanitaires, de douche, de chauffage… que de les mettre dans des campements comme font certains pays». «Nous ne pouvons accepter que, sous prétexte qu’arrivent autant de bateaux et que nous puissions les sauver, que ces personnes restent en liberté», a ajouté le ministre.
En janvier, la mort d’un ressortissant algérien, Mohamed Bouderbala, dans un de ces centres de détention, a relancé la polémique. Les autorités espagnoles avaient conclu à un suicide, avant qu’un journaliste espagnol ne remette en cause cette version des faits, en affirmant que la victime a succombé à ses blessures après avoir été passée à tabac par des agents de la police espagnole. Fortement médiatisée, cette affaire a poussé le ministère des Affaires étrangères à convoquer le chargé d’Affaires espagnol à Alger et le ministre de la Justice à demander le rapatriement du corps de la victime pour effectuer une autopsie en Algérie.
R. M.
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