Pays à vendre
Par Rabah Toubal – A cause de potentats, que le pouvoir absolu a rendu fous à lier, des pays d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ont été détruits complètement ou partiellement et d’autres ont vu leur avenir être irréversiblement compromis par des choix politiques, économiques et sociaux irrationnels, qui ont généré des maux et fléaux sociaux. Ces derniers ont miné la cohésion de ces pays et rendu vaine toute tentative de progresser ou d’améliorer durablement les conditions de vie de leurs peuples.
De concessions, pour de nombreuses années, à des puissances étrangères pour l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables ou d’infrastructures stratégiques à l’ouverture de zones franches, où la loi nationale est quasi absente, à l’octroi de milliers d’hectares de terres arables et d’infrastructures hydrauliques à des pays ou établissements étrangers, la souveraineté de ces pays s’est réduite comme une peau de chagrin en contrepartie de maigres royalties.
Même les acquis obtenus, de guerre lasse, à l’ombre du monde bipolaire, en place entre 1945 et 1990, grâce à la fois aux revendications de la classe ouvrière au sein même des pays capitalistes et à l’activisme de pays du tiers-monde, sur les plans international et régional, comme le groupe des 77, le Mouvement des pays non-alignés, l’Organisation de l’unité africaine, la Ligue des Etats arabes ou l’Organisation de la conférence islamique, entre autres, ont été remis en cause par de nouveaux instruments de «coopération» internationale, imposés par les pays capitalistes.
En tout état de cause, si d’aventure les dirigeants de ces pays, physiquement détruits ou en banqueroute économique, venaient à douter de leur impopularité, elle leur est souvent rappelée par leurs ressortissants lors des visites de leurs homologues des pays occidentaux, implorés de leur délivrer des visas pour aller s’installer, eux et leurs familles, dans ces pays.
Même les propres enfants des dirigeants autoproclamés, par la force et la fraude massive, de ces pays faillis sont victimes de leurs échecs retentissants.
Certes, certains ont pu être «casés» par leurs parents dans les services publics administratifs, économiques ou militaires de leurs pays respectifs. Mais d’autres n’ont pu être placés dans des entreprises étrangères, établies dans leurs pays ou à l’étranger, que grâce au «pacquage» d’avantages matériels et immatériels inclus dans les négociations des différents contrats avec ces entreprises motivées par l’appât du gain facile.
R. T.
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