Scandale : la Dacia Sandero «made in Algeria» est importée de Roumanie
L’association roumaine des fabricants automobiles a révélé, dans ses statistiques rendues publiques récemment, que 8 000 véhicules de marque Dacia Sandero ont été exportés vers l’Algérie. L’information rapportée par le quotidien arabophone El-Bilad confirme ainsi que l’histoire du montage automobile «inaugurée» en grande pompe par la marque française Renault en Algérie n’est qu’une supercherie encouragée par les autorités publiques.
Les scandales liés au «montage» des voitures en Algérie se suivent et se ressemblent. Après l’imposture de Mahieddine Tahkout, qui importe ses voitures de marque Hyundaï semi-finies de Corée du Sud, auxquelles il ne manque que les roues, les réseaux sociaux ont relayé, ces derniers jours, des images des marques allemandes importées par Sovac, montrant des voitures montées et prêtes à être commercialisées comme ayant été «fabriquées» en Algérie.
La rapidité avec laquelle s’est effectué le «transfert» de la très complexe technologie de fabrication automobile dans notre pays montrait clairement qu’il y avait anguille sous roche. Les journalistes algériens spécialisés qui ont l’habitude de couvrir le lancement de nouveaux modèles, et qui sont régulièrement invités par les différents constructeurs européens et asiatiques à visiter leurs usines, ont eu le loisir de découvrir de visu la complexité d’une chaîne de montage depuis l’arrivée de la tôle sous forme de rouleaux jusqu’à la sortie de la voiture après avoir passé le long et exigeant processus de fabrication – emboutissage, soudure, peinture, équipement, essais, etc.
Dans son empressement à trouver des alternatives urgentes à la baisse drastique des cours du pétrole, le gouvernement s’est lancé dans une course contre la montre pour mettre en place une «industrialisation» urgente. Cette démarche hasardeuse n’est, en réalité, qu’une façon détournée de continuer d’encourager les importations en les drapant sous des arsenaux législatifs qui en «légalisent» la poursuite sous des formes déguisées.
Le gouvernement est monté au créneau, la semaine dernière, pour rendre publics les prix des véhicules «made in Algeria» à leur sortie d’usine, dans une vaine tentative de limiter les marges bénéficiaires abusives pratiquées par les «importateurs de voitures sans roues». Un coup d’épée dans l’eau.
K. M.
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