15 milliards DA pour relancer les projets de technoparcs en Algérie
Un financement de 15 milliards de dinars a été alloué à l’Agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques (ANPT) par le Fonds national d’investissement (FNI) dans le cadre du plan d’action portant parachèvement de ses quatre technoparcs, a indiqué le directeur de l’agence, Abdelhakim Bensaoula.
«L’ANPT vient d’acquérir un prêt du FNI d’un montant de 15 milliards de dinars après approbation par le Conseil des participations de l’Etat (CPE) en janvier dernier du programme de développement des infrastructures de l’agence», a précisé M. Bensaoula dans un entretien à l’APS, ajoutant que le plan d’investissement présenté au CPE prévoit le remboursement anticipé de la dette contractée auprès du FNI «avant l’échéance 2030». Ce plan d’investissement prévoit un budget de 6 milliards de dinars pour le parachèvement du projet de réalisation de certaines structures du cyberparc de Sidi-Abdellah à Alger, 4 milliards DA pour le technoparc d’Annaba, un montant de 2,5 milliards DA pour le projet de réalisation du technoparc d’Oran et plus de 2 milliards DA pour celui d’Ouargla, a-t-il détaillé.
Il a indiqué que le plan d’investissement prévoit, dans une première phase, la réalisation d’infrastructures collectives et productives appelées à générer des revenus permettant de réinjecter une partie des bénéfices dans la poursuite des projets de construction programmés. Ce montant de 15 milliards DA répartis entre les quatre technoparcs vise à augmenter les capacités d’accueil et d’hébergement dédiées aux entreprises et aux startups activant dans les TIC.
Concernant le cyberparc de Sidi-Abdellah, il a indiqué que sur les 6 milliards DA qui lui sont dédiés, 2 milliards DA concerneront le parachèvement du projet de réalisation de deux tours et d’un auditorium de 600 places en centre d’affaires, initialement destinés à être un hôtel et dont les gros œuvres ont été achevés il y a plusieurs années. «Un data center commercial est également prévu au cyberparc de Sidi-Abdellah», a-t-il annoncé, expliquant que ce projet compte un bâtiment qui va héberger tout l’équipement de stockage et de traitement de données dédiés aux PME et PMI ainsi que les startups installées au niveau du cyberparc et «qui trouvent actuellement des difficultés à déployer leurs solutions».
Pour ce qui est du technoparc d’Annaba, M. Bensaoula a annoncé qu’«un mini-multilocataire et un incubateur seront opérationnels au mois de mai prochain» dans cette ville. «Un projet de réaménagement ou de remise en état de bâtiments déjà existants (qui appartenaient à l’entreprise Sider et repris par l’ANPT en 2011) est en cours afin de les exploiter dès mai prochain», a-t-il relevé, ajoutant que l’ANPT a prévu «un espace de 2.000 m2 qui va être mis à la disposition de micro-entreprises».
S’agissant du technoparc d’Oran, il a indiqué que l’ANPT n’attendait que le prêt du FNI pour relancer les travaux de réalisation de ce projet stratégique pour la région. «Le lancement des travaux de réalisation de ce technoparc est imminent. Le projet sera réalisé sur un terrain vierge situé à proximité de l’université», a-t-il précisé, soulignant qu’«il ne reste qu’une question administrative à régler (permis de construire) pour entamer le projet».
Sur le technoparc d’Ouargla, le DG de l’ANPT a fait savoir que des discussions «sont en cours» avec l’administration locale «pour délimiter la parcelle de terrain prévue à cet effet afin d’entamer les travaux qui débuteront au courant de cette année». Il a annoncé également que l’ANPT est en train de renforcer ces infrastructures en équipements, notamment les incubateurs, comme celui de Bordj Bou-Arréridj et de Sidi Bel-Abbès «qui seront opérationnels avant la fin du mois de juin prochain», rappelant que l’incubateur d’Oran est opérationnel depuis déjà une année.
M. Bensaoula a indiqué, en outre, que son agence est en train de prospecter avec des universités pour la mise en place d’incubateurs TIC à leurs niveaux. «Nous avons été saisis par les universités de Mascara, Constantine et Guelma pour implanter des incubateurs à leurs niveaux», a-t-il précisé.
Résultats financiers «positifs» en 2017 grâce à une gestion efficace de l’agence
Par ailleurs, M. Bensaoula s’est félicité des résultats financiers «positifs» enregistrés par l’ANPT en 2017. «C’est la première fois, depuis sa création en 2004, que l’ANPT réalise des résultats financiers positifs en 2017 avec 38 millions DA de bénéfices et des créances de 40 millions DA, contre 15 millions de dinars de bénéfices et des dettes de 30 millions DA en 2016, et ce, grâce à une gestion efficace de ses services», a-t-il précisé.
Il a expliqué que ces résultats ont été possibles grâce une politique entamée en 2015, sous l’égide de la tutelle, avec pour objectifs l’optimisation du fonctionnement de l’agence, en ciblant les activités clés, indiquant que cette démarche a ainsi permis à l’agence de «de fonctionner désormais sur fonds propres». Il a fait savoir que l’ANPT, qui avait auparavant toujours besoin d’un apport de l’Etat pour couvrir les charges, a réussi à inverser la tendance, démontrant ainsi que «l’idée de technoparcs en Algérie est économiquement viable, pouvant fonctionner sans subvention de l’Etat».
M. Bensaoula a expliqué que l’agence engrange de l’argent à travers ses activités lucratives portant sur l’hébergement des entreprises, la diversification de ses services de conseil et d’accompagnement mis à la disposition des PME/PMI, de déploiement de solutions informatiques, de conception d’équipements informatiques et de réalisation d’infrastructures de télécommunications et d’informatique. «Une partie de l’argent gagné par l’ANPT est réinvestie pour accompagner gratuitement les startups», a-t-il relevé.
R. E.