Les causes de l’Aude
Par R. Mahmoudi – La prise d’otages meurtrière qui vient d’endeuiller la France va accroître le schisme qui divise assez gravement les Français sur les questions liées à l’islam et à la relation entre l’islam et l’islamisme et à son corollaire, le terrorisme. Le même débat ressurgit au lendemain de chaque attentat. C’est, d’ailleurs, à se demander si ce n’est pas l’objectif des auteurs ou des commanditaires de ces attaques terroristes : instaurer un climat de guerre civile permanente, dans le dessein de gagner à leur cause les éléments les plus radicalisés.
De l’autre côté, la persistance d’un tel climat en France arrange bien les affaires d’un certain nombre de politiques en perte de vitesse qui, à l’image de Manuel Valls, font de la lutte contre l’islamisme – comprendre toute présence à caractère islamique – leur cheval de bataille pour essayer de se replacer sur la scène politique.
Sur un autre plan, cette soudaine recrudescence des actes terroristes dans l’Hexagone est venue rappeler l’inefficacité des dispositifs sécuritaires sans cesse renforcés pour parer à ce type d’attentats, alors que les autorités françaises se sont plusieurs fois, cette année, targuées d’avoir déjoué des attaques de grande envergure préparées par les «soldats» de Daech. La prise d’otages de l’Aude est surtout venue montrer la fatuité des débats qui agitent les sphères politiques, intellectuelles et même sécuritaires depuis quelques mois, axés sur les risques que constituait pour la sécurité du pays, le retour des «djihadistes» du front syrien, après la débâcle de Daech et des autres organisations terroristes, longtemps soutenues par les puissances occidentales, France en tête.
Autre hantise qui préoccupait les experts français avant cette attaque de vendredi : l’éventuelle sortie de prison des éléments qui s’y sont davantage radicalisés. Personne n’avait jugé qu’il y avait assez de terroristes dans la nature pour commettre toujours plus d’attentats. C’est pourquoi personne n’avait vu venir la prise d’otages de l’Aude.
R. M.
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