Présidentielle en Egypte : un vote juste pour la forme

Election Egypte
Abdel Fattah Al-Sissi se succédera à lui-même. D. R.

Les Egyptiens ont commencé à voter ce matin en Egypte pour un scrutin présidentiel dénué de suspense, l’homme fort du pays Abdel Fattah Al-Sissi étant assuré de décrocher un deuxième mandat. Le scrutin s’est ouvert à 9 h (7 h GMT) avec des dizaines de personnes faisant la queue devant certains bureaux. Dans une école du quartier cairote d’Héliopolis, placée sous haute sécurité, le président Sissi a été parmi les premiers à voter. Il n’a fait aucune déclaration à la presse.

Un peu plus tard dans la matinée, le Premier ministre, Chérif Ismaïl, a également voté à Héliopolis. «Rien ne fera peur au peuple égyptien, ni les attaques terroristes ni quoi que ce soit d’autre», a-t-il déclaré en sortant du bureau de vote. «Grâce à Dieu, le taux de participation sera élevé», a-t-il dit. Quelque 60 millions d’électeurs, sur près de 100 millions d’habitants du pays le plus peuplé du monde arabe, sont appelés à voter sur trois jours. Les résultats officiels seront proclamés le 2 avril.

Dans ce scrutin, les Egyptiens ont le choix entre Sissi, 63 ans, archi-favori, et Moussa Mostafa Moussa, 65 ans, unique rival, mais aussi partisan déclaré du Président. Après que tous les autres candidats potentiels ont été écartés, emprisonnés ou découragés,   Mostafa Moussa s’est lancé dans la course pour éviter au Président de se retrouver seul candidat, tout en se défendant d’être une «marionnette» au service d’Al-Sissi. Chef du minuscule parti libéral Al-Ghad, il a peu de chances de récolter un nombre significatif de voix, selon les experts.

En 2014, Al-Sissi faisait déjà face à un seul adversaire : Hamdeen Sabbahi, figure connue de la gauche. Il l’avait emporté par 96,9% des voix. Dans un entretien télévisé, la semaine dernière, le Président a affirmé que l’absence de concurrents sérieux n’était pas de son fait. «J’aurais aimé que soient présents un, deux, trois ou dix des meilleurs» candidats. Dans ce contexte, les regards se tourneront vers le taux de participation susceptible de légitimer une réélection.

A la dernière présidentielle, il avait atteint 37% après deux jours de scrutin, puis 47,5% après une prolongation d’une journée.

R. I.

Comment (4)

    Anonyme
    27 mars 2018 - 1 h 56 min

    Et chez nous alors? N’est ce pas encore pire? On ne sait même pas ce qui se passe vraiment là haut, et on nous enfume déjà avec une 5eme farce.

    Farida
    26 mars 2018 - 20 h 46 min

    C’est le dénominateur commun des arabes: Se maintenir au pouvoir même si on ne parle pas, on ne marche pas et on ne s’adresse même plus au peuple. Personne n’est pire que nous pour le moment. Pourquoi ne pas nommer des tombeaux comme présidents ? C’est mieux et ça ne coûte rien ?

    Anonyme
    26 mars 2018 - 16 h 54 min

    comme chez nous

      Anonyme
      26 mars 2018 - 19 h 38 min

      Chez nous c’est encore pire , au moins Sissi marche et parle.

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