Vingt-trois pays menés par les Etats-Unis se liguent contre la Russie
Vingt trois pays, dont seize membres de l’Union européenne, viennent de décider le renvoi de diplomates russes, 116 au total, une mesure prise à la suite de l’empoisonnement sur le sol britannique, début mars, de l’ancien agent double russe Sergueï Skripal, une affaire à laquelle la Russie a nié être mêlée de près ou de loin.
Menée par les Etats-Unis, qui ont ordonné l’expulsion de 60 diplomates, suspectés d’être des agents de renseignements, et la fermeture du consulat de Russie à Seattle, cette ligue, inédite dans les relations internationales, risque d’aggraver davantage les rapports déjà compliqués entre la Russie et les pays occidentaux, une conséquence des différents conflits de ces dernières années où les intérêts ont fondamentalement divergé, mettant le monde dans un quasi-état de guerre froide.
Contre ces décisions unilatérales d’expulsion coordonnées de diplomates russes par les pays occidentaux auxquels se sont joints d’autres pays non membres, comme l’Ukraine et l’Albanie, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a répliqué, mardi 27, depuis Tachkent, en Ouzbékistan, rapporte la télévision russe, estimant qu'(elles) sont «le résultat des pressions colossales» de Washington. Et de menacer à son tour : «Nous allons riposter, n’en doutez pas !», voyant dans cette action conjointe «une muflerie» que personne ne peut tolérer.
«Quand on demande à un ou deux diplomates de quitter tel ou tel pays, tout en nous murmurant des excuses dans l’oreille, nous savons précisément que c’est le résultat des pressions colossales, d’un chantage colossal qui constituent, malheureusement, l’arme principale de Washington sur la scène internationale», a déclaré Sergueï Lavrov, cité par la télévision russe.
La riposte symétrique aux décisions d’expulsion des diplomates russes des capitales occidentales devrait intervenir très rapidement, a indiqué, Maria Sakharova, le porte-parole des Affaires étrangères, défiant ainsi la coalition solidaire de la Grande-Bretagne. Une contre-attaque légitime confortée par le plébiscite dont a bénéficié Vladimir Poutine lors de l’élection présidentielle du 18 mars dernier, élu avec 76,69% des suffrages.
De Paris, Mrizek Sahraoui
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