Washington menace : vers un coup d’Etat contre le président Abbas ?
Par R. Mahmoudi – L’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Melech Friedman, a affirmé mercredi que «si le président palestinien, Mahmoud Abbas, continuait à refuser de négocier avec Israël, quelqu’un d’autre serait trouvé». Par cet aveu, l’ambassadeur confortait les appréhensions exprimées par de nombreux observateurs quant à l’existence d’un plan israélo-américain, appuyé par Riyad et ses alliés, de destituer l’actuel président palestinien et de le remplacer par quelqu’un de plus acquis à la stratégie tracée depuis la venue de Donald Trump.
«Le temps ne s’arrête pas», a déclaré Friedman. «Si Abbas n’est pas intéressé par des négociations, je suis sûr que quelqu’un d’autre le voudra. Si Abbas crée un vide, je suis convaincu que quelqu’un d’autre le remplira. Ainsi, nous irons de l’avant [avec le processus de paix]», a-t-il renchéri, cité par la chaîne israélienne Channel 10.
Et Friedman de conclure : «Les Etats-Unis aident le peuple palestinien. Si les dirigeants [palestiniens] ne regardent pas dans la même direction que nous, qu’il en soit ainsi ! Toutefois, nous n’abandonnerons pas la volonté d’améliorer la vie des Palestiniens.»
Friedman ripostait ainsi indirectement à la violente attaque de Mahmoud Abbas dans son discours du 20 mars dernier à Ramallah, où il a notamment qualifié l’ambassadeur américain de «fils de chien». Ce dernier s’était distingué par son soutien zélé à la colonisation des terres palestiniennes. Or, cette menace contre l’Autorité palestinienne pesait, en fait, depuis que Mahmoud Abbas a clairement rejeté «l’offre» qui lui avait été proposée dans le cadre du plan Trump pour le Proche-Orient, qualifié par ses promoteurs de «pacte du siècle», à savoir : El-Qods capitale d’Israël contre une nouvelle capitale pour les Palestiniens à Aboudis, dans la banlieue sud d’El-Qods.
Les relations entre Ramallah et Washington se sont détériorées depuis la reconnaissance, le 6 décembre dernier, par le président américain d’El-Qods comme capitale d’Israël et sa décision d’y transférer l’ambassade de son pays. L’Autorité palestinienne avait alors suspendu tout contact politique avec l’Administration américaine et cessé toute collaboration sécuritaire avec Tel-Aviv.
R. M.
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