Bouteflika et le foot
Par R. Mahmoudi – L’intervention personnelle du président Bouteflika, comme l’a révélé le ministre de la Jeunesse et des Sports, pour soutenir la candidature du royaume du Maroc pour l’organisation du Mondial-2026, s’inscrit-elle dans une démarche bien réfléchie visant à apaiser les tensions diplomatiques permanentes entre les deux pays ? Est-ce une réponse à l’initiative prise par Rabat, en janvier dernier, de participer à la réunion des 5+5 à Alger et saluée comme un geste allant dans le sens d’un réchauffement des relations, au moment où les accusations mutuelles et l’escalade médiatique entre les deux capitales avaient atteint leur apogée ?
Quelles que soient les motivations et les lectures qu’on peut en faire, ce geste de fraternité, aussi symbolique soit-il, est susceptible d’instaurer un nouveau climat entre les deux capitales, à l’heure où la question du Sahara Occidental, qui est la principale cause de discorde, semble pour une fois bien prise en charge par les Nations unies.
On peut, en effet, préjuger d’ores et déjà que cet appel du pied du président Bouteflika puisse redonner du baume au cœur et restaurer la confiance chez les Marocains, victimes d’un matraquage médiatique quotidien, leur montrant l’Algérie comme «l’ennemi» (dixit Mohammed VI). Ce qui n’est pas forcément le cas des sphères politique et diplomatique du Makhzen, où toute initiative venant d’Alger est assimilée à une manœuvre dilatoire ou une ruse de guerre. Pis, le Maroc, assuré du soutien aveugle de ses protecteurs français et américains, a pris l’habitude de répondre à des gestes d’apaisement similaires par des provocations toujours plus virulentes.
Sauf que, peut-être cette fois-ci, et au vu de la conjoncture régionale, les deux pays semblent condamnés à retisser leurs liens de fraternité et à se montrer soudés face notamment à cette dangereuse razzia menée par les monarchies du Golfe en direction des pays de la région. D’où sans doute aussi l’urgence de reconstruire ce grand ensemble maghrébin, aujourd’hui menacé de toute part.
R. M.
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