Sergueï Lavrov hausse le ton : «Personne ne peut humilier la Russie !»
De Paris, Mrizek Sahraoui – Les Russes se demandent à qui profite l’empoisonnement de l’ancien agent double Sergueï Skripal, une affaire qui n’en finit pas d’envenimer les relations entre la Russie et la coalition formée autour du Royaume-Uni, un Royaume-Uni désemparé et ne sachant plus comment affronter les conséquences du Brexit, qui s’est révélé a posteriori une mauvaise affaire pour les Britanniques sur tous les plans.
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a soutenu ce constat au cours d’un point de presse, tenu le 2 mars, affirmant que l’empoisonnement «pouvait être dans l’intérêt du gouvernement britannique, qui s’est trouvé dans une position inconfortable en étant dans l’incapacité de remplir ses promesses faites aux électeurs sur les conditions du Brexit». Et d’aller encore plus loin : «Cela pouvait aussi être dans l’intérêt des services spéciaux britanniques, qui sont connus pour leur capacité à agir avec permis de tuer.»
Dans ses affirmations, le chef de la diplomatie russe a voulu clairement répondre à la question de savoir à qui profite l’empoisonnement de l’ancien agent double. Certainement pas à la Russie, occupée, au moment où l’évènement est survenu, à préparer l’élection présidentielle du 18 mars. Et pas que, puisque la Russie s’apprête à rentrer dans le vif du sujet de la Coupe du monde, devant démarrer juin prochain, une échéance capitale sur le plan sportif, mais aussi politique eu égard à la situation des relations internationales, marquées par un regain de tension entre la Russie et l’Ouest.
A ce jour, les Britanniques n’ont fourni aucune preuve de la culpabilité de la Russie dans cette affaire. Ce qui permet de douter sur les réelles motivations du Premier ministre britannique, Theresa May, qui tarde à donner des «preuves alors on se venge sur les diplomates », a martelé Sergueï Lavrov, tout en précisant que la Russie allait continuer à appliquer «le principe de réciprocité dans ses relations avec les Occidentaux» qui «attisent les tensions» et persistent dans la «provocation», selon Moscou, rapportent les médias locaux.
Par ailleurs, les provocations de Londres ne se sont pas limitées à l’affaire de l’empoisonnement de l’espion russe retourné par les services secrets britanniques. Un avion de ligne de la compagnie nationale russe, Aeroflot, a fait l’objet d’une perquisition, le 28 mars dernier, alors qu’il était stationné sur le tarmac de l’aéroport d’Heathrow. Un contrôle inopiné sans raison, ni que l’opération d’inspection ait été justifiée par un motif valable par les autorités aéroportuaires britanniques. Ce qui a suscité l’indignation de l’ambassadeur russe à Londres, menaçant de se réserver le droit d’appliquer une fouille systématique des avions de la British Airways et de toutes les compagnies britanniques desservant la Russie.
«Personne ne peut humilier la Russie», a mis en garde Sergueï Lavrov, accusant, dans la foulée, le Royaume-Uni de pousser ses alliés à la «confrontation» avec Moscou.
M. S.
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