Mohammed VI s’attaque à l’Algérie et la supplie : schizophrénie et bluff
Par R. Mahmoudi – Dans une lettre remise mercredi au secrétaire général de l’ONU, le roi du Maroc a accusé l’Algérie de porter «une responsabilité flagrante» dans la crise qui oppose son pays au Polisario, en clamant que «c’est l’Algérie qui finance, abrite, soutient le Polisario et l’assure de son appui diplomatique».
Dans le message, dont le contenu a été révélé par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, le souverain alaouite usera d’un ton plus conciliant, en demandant à l’Algérie – comme il dit l’avoir «toujours fait» – de s’associer au processus politique et d’«assumer sa pleine responsabilité dans la recherche d’une solution», en ajoutant pernicieusement que le voisin de l’Est «peut jouer un rôle à la mesure de sa responsabilité dans l’éclatement et l’évolution du conflit».
Cette duplicité, qui frise la schizophrénie dans le discours officiel marocain, illustre bien la situation désespérée dans laquelle se trouve le royaume face à l’évolution du conflit, alors que des voix de plus en plus nombreuses dans les rouages du Makhzen appellent à une escalade militaire et poussent le roi à durcir le ton contre l’Algérie.
Dimanche dernier, un parlementaire du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) avait appelé à une intervention militaire pour stopper ce qu’il appelle les «provocations de l’Algérie et du Front Polisario». «Le Maroc devrait envoyer un message à l’Algérie parce qu’elle est concernée, pour lui rappeler le respect du bon voisinage et devrait être prêt à toutes les options, y compris l’intervention militaire, quel qu’en soit le coût», a déclaré le parlementaire Addi Bouarfa en marge d’une réunion extraordinaire du Parlement marocain, cité par la presse marocaine.
Dans le même sillage, ce parlementaire proche du Makhzen a estimé que le Maroc «a le droit de poursuivre les éléments du Polisario sur le territoire national, comme l’avait clamé le roi Hassan II», ajoutant que deux sorties aériennes suffisaient «pour que les forces armées royales puissent les rayer de la carte».
R. M.
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