Médicaments bio-similaires : nécessité d’un cadre juridique réglementant la prescription
Le président de la Société algérienne de médecine interne, le Pr Amar Tebaibia, a plaidé, vendredi à Alger, pour «l’élaboration d’un cadre juridique réglementant la prescription et l’utilisation des médicaments bio-similaires», nouvellement introduits en Algérie.
«Il y a une situation en Algérie qui risque de s’aggraver avec l’introduction d’autres bio-similaires car certains praticiens sont réticents à prescrire ce type de médicaments, considérant qu’ils ne peuvent le faire tant qu’ils n’ont pas eu l’autorisation de mise sur le marché», a déclaré à l’APS, le Pr Tebaibia. S’exprimant en marge des Congrès national et maghrébin de médecine interne inaugurés jeudi soir, le Pr Tebaibia a appelé, en conséquence, à l’élaboration d’un cadre juridique réglementant l’usage de ces médicaments et ce, afin de couvrir le médecin prescripteur qui fait face à une sorte de vide juridique dans ce domaine.
Il s’agit de savoir si l’Etat va autoriser la prescription de tous les bio-similaires sans aucun danger sur le plan légal, s’est-il interrogé, à ce sujet, citant l’exemple des traitements prescrits pour le diabète, les rhumatismes, le cancer, certaines anémies, etc. Le Pr Tebaibia a fait savoir que les bio-médicaments développés par la biotechnologie et introduits depuis peu en Algérie sont très onéreux, contrairement aux bio-similaires coûtant 30% moins chers. Ceci, sachant que les deux types de produits présentent les mêmes effets thérapeutiques. L’autre problématique abordée lors de la seconde journée de cette double manifestation scientifique est inhérente à la prise en charge de la transition enfant/adulte en maladie chronique, ce changement posant souvent des difficultés autant aux patients qu’aux praticiens, explique le spécialiste. Aussi, explique-t-il, il s’agit de faire rencontrer les pédiatres avec les autres spécialistes pour tenter de réduire au minimum les complications de la transition du milieu pédiatrique à celui adulte, à savoir notamment les âges compris entre 16 et 20 ans.
Convié à animer une conférence culturelle, l’éminent académicien algérien Ahmed Djebbar est intervenu sur le développement de la médecine en terre d’islam, à travers laquelle il a apporté un éclairage historique sur les débuts de la médecine hospitalière dans cette partie du monde. Tous les documents étudiés y montrent des prémices de la pratique médicale à travers d’abord des hospices qui soignaient les nécessiteux, a-t-il avancé, notant qu’entre les VIIIe et XVIe siècles, plus de 80 hôpitaux ont été bâtis dans des pays comme l’Irak, la Syrie, l’Egypte, l’Espagne (Grenade), le Maghreb extrême, l’Asie centrale, etc.
La première structure a été construite par les Arabes chrétiens syriaks, lesquels ont pratiqué et contrôlé, pendant longtemps cette discipline, a-t-il ajouté, faisant savoir qu’en Irak, le premier hôpital a été érigé sous le règne de Haroun Ar-Rachid par le vizir Djafar El-Birmaki. Tout en relevant la dynamique qui s’en est suivie, le Dr Djebbar a souligné le respect de la déontologie et du serment d’Hippocrate qui prévalaient dans la pratique médicale de l’époque, laquelle, affirme-t-il, n’était pas en conflit avec les préceptes de la religion musulmane.
R. N.