Une musulmane présidente de la France : quand la fiction déphase la réalité
Par Mesloub Khider – «Je crois que l’islam est compatible avec la République», dixit Marine Le Pen. Et si les prédictions fictionnelles de l’élection imminente d’un président français de confession musulmane à la plus haute magistrature de l’Etat, évoquées dans l’ouvrage de Michel Houellebecq, Soumission, pouvaient être rattrapées par la réalité ? Et, en l’espèce, la fiction va être dépassée par la réalité. Contrairement à l’imagination débordante de l’écrivain jamais en manque d’inspiration intellectuelle ni d’aspiration cigarettière, le futur président musulman ne serait pas un personnage politique issu de l’immigration «arabe», mais bel et bien un pur Français de souche, un Gaulois, comme le dirait Sarkozy le Hongrois.
Par la grâce d’une illumination providentielle tardivement rencontrée, une grande dame de la scène politique française se rapproche spirituellement de l’islam. Ce cheminement vers la religion musulmane se dessine lentement, mais sûrement. Du soutien de l’islam à la conversion à l’islam, Marine Le Pen va bientôt franchir le Rubicon.
Confrontée à une crise interne de son parti, se traduisant par la désaffection de plusieurs membres éminents de son parti, engagée dans une phase de dédiabolisation idéologique en vue d’assainir l’image de son parti, soucieuse d’élargir sa base électorale par-delà les clivages politiques et les divisions ethniques et les dissensions religieuses, désireuse d’adoucir son programme politique par sa conversion à une rhétorique plus humaniste, Marine Le Pen va probablement épouser la religion musulmane pour mieux confirmer sa mue.
Dans un avenir tout proche, sous les auspices des plus hautes instances musulmanes réunies à cette exceptionnelle occasion dans l’enceinte de la Mosquée de Paris, au milieu d’une armada de journalistes accourus du monde entier, la blondasse nous annoncera sa conversion à l’islam, religion très en vogue et qui ne fait pas de vagues. Ce qui apaisera l’âme tourmentée des Français.
Cette France, fleuron de la production prolifique des spiritueux, deviendra ainsi la fleur enivrante de la fabrication pollinique spirituelle.
Adoubée par son parrain qatari, déjà partiellement maître de la France, Marine Le Pen se rendra aussitôt à La Mecque pour se faire sacrer par le maquereau saoudien qui sera ravi d’avoir dans son sérail une dame française présidente à son service.
En attendant cette probable conversion attendue avec impatience par le Maître du Ciel, sur tous les plateaux télé, elle ne cesse de déclarer son amour de l’islam. De soutenir que la religion musulmane est compatible avec la (sainte) République française. Et toute la direction de son parti s’est convertie au philo-islamisme. De là à demander bientôt son affiliation et son intégration à cette internationale islamique dénommée «Frères musulmans» connue pour son programme politique démocratique et féministe, le pas va vite être franchi.
Nous n’aurions pas rêvé mieux : avoir une présidente musulmane, de surcroît de souche française. La communauté musulmane française verrait ainsi les sombres nuages politiques racistes amoncelés au-dessus de sa tête se dissiper. Les sans-papiers musulmans seront prioritairement régularisés. La préférence musulmane pour les emplois et les prestations sociales sera inscrite dans la Constitution française. Et ce sale immigré de Sarkozy expulsé vers son pays, la Hongrie.
Enfin, au lendemain de sa conversion, en guise de reconnaissance et de soutien à la future présidente musulmane, tous les musulmans de France se jetteront sur les sections régionales du parti Front national nouvellement musulman (FNNM) pour prendre leur carte d’adhésion. Avec l’afflux massif de ces nouveaux adhérents musulmans, l’élection de Marine Le Pen sera triomphale. En effet, ses chances de remporter l’élection sont religieusement garanties par Allah, nouveau protecteur de la France, cette nouvelle fille puinée de l’islam.
En outre, cette occasion inespérée de l’élection d’une musulmane à la présidence française représente aussi une bénédiction géostratégique et économique pour l’Algérie. Nous pourrions ainsi réunir nos deux pays, comme au bon vieux temps, mais cette fois au profit de l’Algérie.
Dans cette perspective, nous apporterons ainsi notre expertise en islam à la France. Sans oublier notre très grande expérience dans les constructions des mosquées, les controverses théologiques. Sans omettre notre légendaire mentalité réputée pour sa soumission à la résignation et sa résignation à la soumission.
Et surtout, nous supprimerons les visas pour permettre la libre circulation des connaissances islamiques entre nos deux pays, ces richesses que nous fabriquons à profusion et assurées d’une grande diffusion. Sans omettre les marchandises variées et avariées estampillées «halal» abondamment consommées en Algérie, productivement fabriquées dans les ateliers des pays étrangers, pour éviter le gaspillage énergétique de l’Algérie et préserver l’énergique santé de nos vaillants et laborieux producteurs algériens.
La nouvelle France dirigée par une musulmane pourrait également s’inspirer de notre prodigieux et prestigieux système éducatif algérien aux performances reconnues mondialement, pour pallier les carences pédagogiques de l’école française génératrice de chômeurs. Nous verrons aussi des étudiants français débarquer dans nos universités algériennes pour parfaire leur formation, notamment en islamologie, discipline hautement scientifique éminemment développée dans notre moderne pays.
M. K.
PS : Pour ceux qui se réjouissent déjà de franchir bientôt librement la Méditerranée pour venir s’établir dans la nouvelle France musulmane, ceci n’est qu’une fiction. Le visa est toujours de mise. Pareillement pour la devise.
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