Les révélations de Ghozali sur les activités secrètes de l’Iran en Algérie
Par Karim B. – Sid-Ahmed Ghozali a publié une tribune dans les colonnes du journal arabe Al-Charq Al-Awsat, paraissant à Londres, dans laquelle il revient sur les relations tumultueuses entre Alger et Téhéran. L’ancien chef du gouvernement a révélé les propos que lui a tenus l’ancien ministre des Affaires étrangères iranien Ali Akbar Velayati sur les raisons du soutien des Mollahs aux islamistes algériens, lui confirmant ainsi que la montée des mouvements religieux extrémistes de différentes obédiences était planifiée à partir de capitales étrangères.
«Vous avez permis aux salafistes saoudiens de répandre le wahhabisme dans votre pays, alors permettez-nous de propager le chiisme aussi !» a déclaré le chef de la diplomatie iranienne. Les services de sécurité algériens avaient, en effet, mis à nu une opération de prosélytisme financée et dirigée par l’ambassade d’Iran à l’époque, ce qui a poussé les autorités à renvoyer l’ambassadeur et à rompre les relations diplomatiques avec l’Iran.
Dans le même temps, l’Algérie demanda des explications à l’Arabie Saoudite accusée de soutenir financièrement et politiquement le parti extrémiste du FIS. Le roi Fahd Ibn Abdelaziz nia alors complètement toute relation entre son régime et le parti fanatique que dirigeaient Abassi Madani et Ali Benhadj, mais confirma à demi-mot que le FIS recevait effectivement de l’argent d’organisations saoudiennes et tenta de s’en laver les mains, bien qu’il soit évident que le régime des Al-Saoud exerce un contrôle total sur toutes les structures – officielles et non officielles – dans le royaume. Dans une récente interview au journal américain The Atlantic, le prince héritier Mohamed Ben Salmane a confirmé les propos du roi Fahd, en affirmant que «certaines personnalités saoudiennes avaient financé certains groupes», dont le FIS donc.
Sid-Ahmed Ghozali, qui soutient les Moudjahidine Khalq contre le régime des Mollahs «assassin de musulmans», a souligné que la décision de rompre les relations avec l’Iran avait été prise par le président Boudiaf et que son application a été rendue effective après sa mort. «L’Iran des Mollahs se prétend musulman mais il a tué plus de musulmans que n’importe quel autre pays durant notre ère, et il n’y a aucun doute qu’il n’existe aucune autre solution possible pour les pays arabes et musulmans que d’éradiquer ce cancer qui se présente comme le régime de la guidance du juriste», a affirmé l’ancien chef du gouvernement.
«Le régime au pouvoir en Iran s’érige en tuteur des pays arabes et musulmans et œuvre de toutes ses forces à s’ingérer de façon éhontée dans les affaires internes de ces pays auxquels il exporte son terrorisme et les guerres confessionnelles», a écrit Sid-Ahmed Ghozali, qui accuse l’Occident de «mener également une politique qui l’encourage à aller dans ce sens».
Le président du Comité de solidarité arabo-musulmane avec la résistance iranienne estime qu’«il est temps de soutenir le mouvement [des Moudjahidine Khalq] pour éliminer la source du terrorisme et construire un Iran pacifiste, ami et frère».
K. B.
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