L’honneur de Trump
Par R. Mahmoudi – L’inénarrable président américain tient toute la planète suspendue à ce qu’il va dire dans les prochaines heures sur ce «carnage chimique» en Syrie qui focalise depuis quelques jours l’attention de tous les médias et hommes politiques.
Lors de sa dernière réunion, lundi, il a promis d’utiliser la force (contre le gouvernement de Damas), quelles que soient les conclusions du Conseil de sécurité qui se réunissait au même moment. La représentante américaine à l’ONU a répété la même chose, sans même prendre le soin de la reformuler et sans que sa déclaration ait soulevé la moindre désapprobation de ces capitales d’habitude si scrupuleuses, voire intraitables sur tout ce qui a trait au droit et à la légalité internationaux.
Dès lors, la seule question qui reste posée : les Américains vont-ils se contenter d’une frappe ciblée, comme celles qu’ils avaient déjà menée dans un passé proche contre des structures de l’armée syrienne, ou alors ce sera une offensive plus vaste et plus intense ?
Mais, et si toutes ces menaces ne s’avéraient être que de la poudre aux yeux, destinée à berner une opinion galvanisée et profondément travaillée par les va-t-en-guerre de tous bords ? La fausse annonce d’un tir de missiles américains – qui se sont avérés être israéliens – sur un aéroport militaire syrien, dimanche soir, quelques heures après une levée de boucliers à Washington, sonne déjà comme un faux départ et trahit une indécision réelle chez le maître de la Maison-Blanche.
Il sait qu’il ne peut mener une guerre totale à la Syrie, ni à aucun autre pays d’ailleurs mais, en même temps, il doit faire quelque chose – tirer quelques missiles, par exemple, et tuer quelques soldats syriens – pour s’en sortir avec les honneurs.
R. M.
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