Messahel : «L’Algérie a donné son accord à la béatification des moines de Tibhirine»
Par Hani Abdi – Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a annoncé, aujourd’hui à partir de Paris, que l’Algérie a donné son accord au Vatican pour la béatification à Oran des moines français de Tibhirine, assassinés par le GIA en 1996.
«L’Algérie a donné son accord au Vatican pour la béatification en Algérie des moines de Tibhirine et d’autres religieux tués pendant les années 1990 et ça a été signifié au Vatican», a assuré Messahel. «La béatification se fera dans quelques mois, dans quelques semaines, à Oran», a affirmé le ministre qui laisse entendre que le pape François pourrait, à cette occasion, venir en Algérie.
Interrogé sur ce possible déplacement du Pape, Messahel répondra en disant : «On verra, pourquoi pas.» Sur les «doutes» véhiculés encore par certains milieux en France sur les circonstances de l’assassinat des sept moines de Tibhirine, Abdelkader Messahel a cité le travail fait par la justice française. «Tout le monde sait dans quelles circonstances ils ont disparu, les Français le savent, les Algériens le savent. La coopération entre les appareils judiciaires algérien et français a été totale, nous avons travaillé en toute transparence», a-t-il insisté.
Le dernier rapport d’expertise de la justice français a totalement écarté la dernière thèse d’une erreur de tir des forces de l’ANP, avancée en 2009 par le général français Buchwalter, ancien attaché militaire de l’ambassade de France à Alger. L’ancien responsable de la DST, Yves Bonnet, a accusé récemment l’ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé d’avoir été derrière le «gros mensonge» sur l’assassinat des moines de Tibhirine à Médéa en 1996.
Interrogé par le site Ennahar suite au dernier rapport d’enquête de la justice française écartant définitivement la thèse d’une bavure de l’armée algérienne, Yves Bonnet a tenu pour responsable Alain Juppé de la mort des moines et de toute la confusion semée sur les circonstances de leur mort. Comme il l’a déjà fait à maintes fois sur nos colonnes, cet ancien responsable de la sécurité intérieure française assure que l’ANP n’avait aucune responsabilité dans l’assassinat de ces moines revendiqué par le Groupe islamique armé (GIA).
«L’implication de l’armée algérienne dans l’assassinat des moins de Tibhirine est le plus gros mensonge que les autorités françaises ont tenté de faire passer auprès de l’opinion française et internationale», relève-t-il non sans désolation, lui qui a réussi à démentir toutes les thèses et hypothèses les plus farfelues des «qui tue qui».
H. A.
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