La guerre fourrée

Syrie Poutine
Les présidents américain et russe. D. R.

Par Mrizek Sahraoui – Le Sommet tripartite du 4 avril dernier entre Vladimir Poutine, Hassan Rohani et Recep Tayyip Erdogan – ce dernier pourtant membre à part entière de l’Otan – a suscité et précipité la riposte occidentale qui semble s’inscrire dans une démarche belliqueuse avec des menaces de frappes imminentes sur la Syrie dont nul ne peut imaginer les conséquences, Vladimir Poutine venant, mercredi 11 avril, de mettre en garde contre toute acte pouvant «déstabiliser» la Syrie.

La perte de position de leadership en Syrie et, pire encore, le fait d’avoir été incapables de faire «partir» Bachar Al-Assad «par tous les moyens» ont amené les Occidentaux à changer radicalement de stratégie, les conduisant à s’attaquer directement à Vladimir Poutine, celui qui a fait échouer le plan habilement et rigoureusement mis en place dans le but de changer la donne au grand Moyen-Orient au seul profit de l’Etat d’Israël, avec tout de même de substantielles retombées géopolitiques pour les principaux «actionnaires» dans ces entreprises de déstabilisation à grande échelle.

Après les campagnes victorieuses – aux yeux des partisans et des courtisans – d’Irak et de la Libye, en dépit du chaos qui y règne, c’est logiquement que la guerre civile en Syrie s’est imposée, venue compléter la série macabre des pays arabo-musulmans devant sombrer dans un état de conflit permanent. Mais grâce à l’intervention des forces armées russes en Syrie, Vladimir Poutine a mis un coup d’arrêt aux velléités de remodelage de la région par un quarteron de pays (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Arabie Saoudite), motivés et mus par la défense, à tort ou à raison, des intérêts d’Israël. Car c’est de cela dont il s’agit au fond.

Les concepts du droit d’ingérence et de constitution de commissions d’enquête internationales chers à Bernard Kouchner étant obsolètes, surannés et galvaudés par l’usage et le temps, les pays occidentaux, aidés dans l’œuvre de déstabilisation par des relais internes prétendument chantres de la démocratie, ont trouvé mieux pour s’ingérer dans les affaires de pays souverains, en fomentant des troubles en sous-main, mais se lavant toutefois les mains à la Ponce Pilate, tout en se drapant dans l’uniforme humanitaire.

La tension étant montée d’un cran ces dernières vingt-quatre heures, atteignant un point «pire que la guerre froide», dixit Donald Trump, désormais, la responsabilité incombe à ceux qui envisagent de mener une guerre par procuration conduite pour le compte d’Israël – qui observe un silence douteux – au détriment de l’avenir de toute la région et de la stabilité internationale.

M. S.

Comment (9)

    El Nems
    13 avril 2018 - 6 h 47 min

    Grand consommateur de presse écrite, j’acte le naufrage de la liberté d’expression de la presse dite libre devant un exercice constant de censure ou d’auto-censure.
    Véritable insulte à l’intelligence, plat-ventrisme et flagornerie qui encensent un monarque auto-proclamé qui hiérarchise le monde en fonction de ses priorités et celle du monde de la finance qui avance avec le faux nez de l’intelligence artificielle et du mythe du nouveau monde.Ou un déséquilibré qui inaugure la diplomatie du twitter en retenant sa moumoute ou sa vassale May créature des lobbys de l’armement, charnellement attachée à ceux-ci par son mari grand actionnaire des marchands d’arme.
    Franchement, la presse algérienne n’a pas à rougir.
    Quand on se voit on se désole. Quand on se compare, on se rassure.
    Les idées de l’extrême droite sont banalisées et la pulsion d’entre-soi terrorise toute tentative d’expliquer en dehors des clous.
    Dictature de la pensée à l’oeuvre en live!

    Kenza
    12 avril 2018 - 18 h 06 min

    Tant que l’Iran ne sera pas déstabilisé et tant que la région du Grand Moyen Orient ( qui comprend même l’Afrique du nord, donc l’Algérie) ne sera dans le chaos le plus total, Israël et les américano-sionistes ne renonceront jamais à leur projet, même au prix d’une troisième guerre mondiale: Une troisième guerre mondiale, le prix à payer pour faire vivre le GRAND ISRAËL avec JERUSALEM pour capitale mondiale.

    Zaatar
    12 avril 2018 - 11 h 21 min

    Si la Russie optait pour le recours à la force, elle va fatalement neutraliser les deux destroyers américains qui se trouvent en mer noire comme elle l’a déjà fait en 2014 avec des SU24.
    Elle va utiliser des systèmes de guerre électronique pour brouiller tous les systèmes électroniques des navires américains — c’est-à-dire les aveugler complètement. L’armée russe possède déjà une telle expérience: le 10 avril 2014, le fameux USS Donald Cook avait pénétré en mer Noire. Un bombardier russe Su-24 doté du système Khibiny avait émis un brouillage si puissant que tous les appareils électroniques du destroyer américain étaient tombés en panne. on sait que les russes disposeraient de tels moyens. Quand les systèmes de guerre électronique mettront hors service les systèmes électroniques des navires américains, des avions Su-30SM, Su-35S, Su-34 et Su-24M embarquant des missiles air-mer Kh-31 AD (code Otan AS-17 Krypton) et Kh-35 (code Otan AS-20 Kayak) pourraient attaquer directement les destroyers américains. Et là des impacts de missiles Kh-31AD avec une ogive de 110 kg suffisent pour mettre hors d’état de nuire la chaîne navale de classe destroyer. Le missile Kh-35 possède une ogive pénétrante de 145 kg. Son effet incendiaire à fragmentation assure la destruction presque totale d’un destroyer. L’ogive possède une coque solide avec des parois relativement épaisses, ce qui permet de percer la carcasse d’un navire pour exploser à l’intérieur, causant ainsi le plus de dégâts possibles.
    Allez y Monsieur TRUMP Chiche… Vas y Macron, essaies un peu pour voir.

      Abou Stroff
      12 avril 2018 - 13 h 07 min

      koum oun di chi nou: « men foummek el rabbi » ya si Zaatar.
      question mal placée: mister Zaatar, seriez vous un troll de Gaïd? après tout vos connaissances en matière d' »outillage » militaire n’est guère à la portée d’un civil lambda?

        awrassi
        13 avril 2018 - 5 h 56 min

        Pourquoi un « troll » de Gaïd. Un troll c’est péjoratif et Gaïd est notre frère, non ? Il a ses défauts (que je ne connais pas) mais que lui reproches-tu ? En ce qui le concerne, par exemple, j’en veux à tous les Algériens de ne pas partager ma vision communiste de l’économie !!!

    sidou
    12 avril 2018 - 8 h 37 min

    Il ne faut pas se réjouir de la guerre, tout le monde peut prédire son commencement, mail ne saura prédire ou, quand et comment elle finira, dieu protège notre pays et notre peuple

    awrassi
    12 avril 2018 - 7 h 25 min

    Excellent article, rien à ajouter !

    mohamed amine benabdallah
    12 avril 2018 - 6 h 47 min

    moi je dirais que l’erreur majeure de la russie et de laisser les occidentaux fraper la l’irak et tuer saddam. on va me dire que durant cette epoque elle etait faible et j’y adhére. Mais pour la lybie elle aurait pu faire quelque chose car il y’avait une releve apres mouamar qui est son fils. je crois que la machine est lancée et elle ne s’arretera pas pour le bien d’israel.

    Zaatar
    12 avril 2018 - 5 h 50 min

    J’attends que les premières frappes aient lieu. On ne s’attaque pas à Saddam Hussein et à L’Irak. On s’attaque à Vladimir Poutine et à la Russie. Ce dernier étant bien décidé à mettre ses pions dans le moyen orient et à contre carrer toutes les velléités de l’occident à commencer par le trumpiste. Pendant ce temps, il faut attendre aussi la réplique contre l’état sioniste qui a fait une incursion en Syrie et tués des Iraniens. ça ne restera pas impuni j’en suis quasi certain et les airs vont vraiment chauffer sous peu. ça pourrait également flamber en Arabie yahoudite et je jubilerai si ça venait à se concrétiser…

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