Comment Audrey Azoulay balise la voie au retour des Etats-Unis à l’Unesco
Par R. Mahmoudi – Comme attendu, l’élection de l’ex-ministre française de la Culture, Audrey Azoulay, au poste de directrice de l’Unesco commence à faire son effet et à imprimer une nouvelle orientation à cette organisation internationale, notamment sur la question palestinienne, qui avait réalisé des avancées notables grâce aux positions courageuses de l’ancienne directrice, la Bulgare Iriba Bokova.
Ainsi, selon l’agence AFP, le Conseil exécutif de l’Unesco a décidé, jeudi, «par consensus» de repousser à sa prochaine session, en octobre, deux points concernant «les Territoires arabes occupés» et «la Palestine occupée». Une décision qui est susceptible de préparer le terrain au retour des Etats-Unis et d’Israël qui se sont retirés de cette organisation, presque conjointement, en octobre 2017.
«La décision a été prise de façon consensuelle, sans vote, à la suite de discussions menées avec les parties israélienne, palestinienne, jordanienne, américaine et avec le soutien de l’UE», alors que «depuis des années il y a des votes qui fracturent le Conseil exécutif sur la question sensible du Proche-Orient, de Jérusalem, de la Palestine», s’est félicitée Audrey Azoulay, qui est la fille du principal conseiller du roi du Maroc, André Azoulay, et très proche du lobby sioniste.
Les deux textes, «approuvés par acclamation», rappellent «les décisions antérieures» de l’Unesco sur la «Palestine occupée» ou sur «les institutions éducatives et culturelles dans les Territoires arabes occupés». Ils indiquent avoir examiné les rapports de l’Unesco sur ces questions ainsi qu’un document en annexe pour chaque point et «décident d’inscrire ce(s) point(s) à l’ordre du jour de la 205e session» du Conseil exécutif.
Interrogée sur la possibilité de voir Israël et les Etats-Unis revenir sur leur retrait, cette directrice générale a souligné que ce serait «leur décision». «Mais c’est un net progrès, qu’ils ont eux-mêmes reconnu, dans la possibilité d’avoir ce dialogue-là à l’Unesco. Est-ce que cela va déboucher sur d’autres décisions ? Ce sera leur décision ; nous verrons et encore une fois ce n’est qu’un début», a-t-elle insisté. Et de résumer : «Au moins, il y a un univers des possibles qui est devant nous, qui n’était plus là.»
R. M.
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