Pétards mouillés
Par R. Mahmoudi – Après deux jours de tergiversations, Donald Trump a finalement donné le coup d’envoi à l’opération militaire programmée contre la Syrie, hors de toute légalité internationale. Une opération qui n’aura duré que quelques minutes, mais suffisantes pour lancer des dizaines de missiles sur diverses zones à Damas et dans ses provinces. Selon des responsables américains, cités par des agences de presse occidentales, les tirés auraient ciblé des édifices militaires syriens et notamment «un centre de recherche» près de la ville de Homs.
Cette attaque a-t-elle atteint son objectif ? Y en aura-t-il d’autres dans les prochains jours ? Les responsables américains préfèrent, pour l’instant, ne rien dévoiler. Mais tout laisse penser que cette opération n’a été qu’un coup d’épée dans l’eau.
Visiblement, les Américains, appuyés par leurs alliés français et britanniques, ont sciemment évité de s’attaquer à des cibles russes, contrairement à ce qui a été annoncé. On est loin de l’avertissement tweeté par Trump, mercredi dernier : «Prépare-toi, Russie, à recevoir mes beaux missiles !» C’est bien la preuve que les Etats-Unis n’étaient pas réellement prêts pour une confrontation élargie qui risquait de provoquer un embrasement généralisé qui ne serait pas favorable à Washington. Pourtant, Trump s’était assigné comme objectif, approuvé par ses principaux alliés occidentaux et arabes, d’attaquer en même temps «le régime syrien», les Iraniens et les Russes.
Aussi ce caractère timoré et ciblé de l’attaque paraît-il refléter un rapport des forces plutôt équilibré à la Maison-Blanche. On sait déjà que le secrétaire d’Etat à la Défense, James Mattis, était, jusqu’à hier vendredi, encore hostile à une frappe précipitée et massive en Syrie. On sait également que beaucoup de députés et de sénateurs et de faiseurs d’opinion n’avaient pas arrêté, ces dernières heures, de faire pression sur Trump pour l’amener à surseoir à sa décision folle.
R. M.
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