Frappes occidentales en Syrie : le MSP ignore la position officielle de l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Premier parti algérien de l’opposition à réagir à l’agression tripartite menée, samedi, contre la Syrie, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) exprime sa vive condamnation et qualifie cette opération d’«atteinte au droit international et aux valeurs humaines», lit-on dans un communiqué du parti signé par son président, Abderrazak Mokri.
Cette position laisse, à un moment, croire à un changement de vision chez ce parti islamiste affilié à l’Internationale des Frères musulmans et, donc automatiquement, inféodé à Ankara et Doha. Mais pas du tout ! Tout en déplorant à cette occasion que «la terre syrienne devienne un champ de bataille entre plusieurs puissances régionales et internationales qui ont piétiné la souveraineté des Syriens et pillé leurs ressources dans l’impunité totale», le parti de Mokri reprend tout l’attirail rhétorique usité par les médias arabes dominants, en endossant «l’entière responsabilité au régime syrien et à son président, Bachar Al-Assad, lesquels ont détruit la Syrie, décimé son peuple et en ont poussé une partie à l’exil, en s’appuyant sur des forces étrangères agressives».
D’habitude plus pondéré dans ses commentaires officiels sur les questions internationales, le chef du MSP a sciemment dérogé à une tradition bien ancrée, recommandant à l’ensemble des partis politiques d’observer la neutralité, à défaut de se conformer à la position officielle de l’Etat algérien. Or, la position de l’Algérie sur la crise syrienne est bien connue. Même si les termes utilisés cette fois-ci par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères pour condamner les frappes occidentales peuvent paraître assez timorés.
Pour rappel, l’Algérie a déploré «l’escalade militaire» en Syrie, et appelé tous les acteurs à la retenue, «étant convaincue qu’il n’existe pas d’alternative à la solution politique négociée, seule à même de mettre fin aux souffrances du peuple syrien et de préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie», a indiqué le porte-parole du MAE.
«Face à ces nouveaux développements, souligne le porte-parole, l’Algérie rappelle la nécessité du respect des règles du droit international, y compris du droit international humanitaire, par tous et en toutes circonstances».
R. M.
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