Les services de renseignement français auraient trouvé le successeur de Haftar
Par R. Mahmoudi – Dans un déclaration à Al-Arabi Al-Jadid parue dimanche, l’ex-conseiller politique du maréchal Khalifa Haftar, Mohammed Bouïssir, a révélé que l’état de santé du chef autoproclamé de l’Armée nationale libyenne «ne lui permet pas de reprendre ses fonctions dans un proche avenir, après l’AVC qu’il a eu», démentant ainsi les assurances de certains médias arabes, et notamment pro-saoudiens, annonçant le retour imminent de Haftar en Libye pour «conduire une nouvelle opération militaire contre les milices».
L’ex-conseiller a confirmé, au passage, la présence du maréchal dans un hôpital français où il est, selon lui, entouré de membres de sa famille et de son chef de cabinet, le général Aoun El-Fourdjani. Celui-ci étudie actuellement, d’après Boussaïri, la question de la succession de Haftar avec les services de renseignements français, en présence des quatre enfants du maréchal. Il précise que les services français ont jeté leur dévolu sur le général-major Abdeslam El-Hassi, commandant des opérations au sein de l’Armée nationale libyenne, en excluant d’emblée l’actuel chef d’état-major, le général-major Abderrezak Nadhori.
En réponse à une question sur l’intérêt que prête la France à la situation en Libye, Mohammed Bouïssir affirme que Haftar «n’est pas seulement le commandant en chef de l’armée libyenne pour la France, mais joue également un rôle stratégique en Libye pour le compte de la France, des Emirats arabes unis et de l’Egypte». En observateur averti de la scène politique libyenne, aujourd’hui éclatée, l’ex-conseiller de Khalifa Haftar explique que ces trois pays «ont des bras militaires et intelligents dans leurs zones d’influence et leurs projets» et exigeraient que le successeur de Haftar poursuive la même politique. «C’est donc normal que ce soit eux qui le désignent», affirme-t-il, tout en reconnaissant que c’est la France qui dirige actuellement le processus.
L’ex-conseiller de Haftar fait une autre révélation, en déclarant que le report de la succession est dû essentiellement aux démarches qui prendraient apparemment du temps pour en convaincre le président du Parlement libyen (Tobrouk), Akila Saleh, et le pousser à évincer le général Nadhori, ultime obstacle des services français.
R. M.
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