Pétrole : le prix du panier Opep à plus de 68 dollars
Le prix du panier de référence du brut de l`Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s`est établi mardi à 68,36 dollars le baril, contre 68,41 la veille, a indiqué, mercredi, cette organisation sur son site web.
En milieu de journée, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 71,34 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 8 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de mai cédait 4 cents à 66,18 dollars. Les cours de l’or noir, qui avaient atteint en fin de semaine précédente leurs plus hauts niveaux depuis trois ans et demi, ont nettement reculé lundi. «Les craintes que les grandes puissances s’affrontent directement au Moyen-Orient se sont apaisées», ont commenté les analystes, rapporte l’agence de presse officielle APS.
Les bombardements par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni de sites en Syrie inquiétaient les marchés du pétrole, qui craignaient de voir la relation entre les deux plus grands producteurs mondiaux, la Russie et les Etats-Unis, se tendre. «La crainte que les tensions montent s’est atténuée quand le président Donald Trump a remis à plus tard un nouvel arsenal de sanctions contre la Russie», a commenté un analyste.
Les marchés se focalisent à nouveau sur l’accord de limitation de la production de l’Opep et de ses dix partenaires, dont la Russie. Etabli fin 2016 pour limiter l’abondance de l’offre mondiale, cet accord doit actuellement s’achever fin 2018 mais pourrait être à nouveau renouvelé lors de la prochaine réunion de ses participants, en juin à Vienne. Avant une réunion technique de suivi de l’accord vendredi à Djeddah (Arabie Saoudite), le Koweït et Oman ont appelé lundi à poursuivre la coopération. «Renouveler l’accord en 2019 ne serait pas un moyen de continuer de réduire les réserves mondiales, mais de les empêcher de s’envoler à nouveau», a commenté un autre analyste.
La production mondiale est en effet dopée par les records atteints par les entreprises américaines. Les marchés prendront connaissance mercredi des dernières données hebdomadaires sur les réserves de brut des Etats-Unis publiées par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA). Jeudi dernier, l’Opep a revu en légère hausse sa prévision de production de pétrole aux Etats-Unis pour 2018. Dans son rapport mensuel, l’organisation a ainsi revu en hausse de 0,08 million de barils par jour (mb/j) son estimation de la production non-Opep cette année : elle devrait atteindre 59,61 mbj, soit une croissance de 1,71 mbj sur un an. «Les principaux moteurs de la croissance en 2018 sont les Etats-Unis (1,50 mb/j), le Canada (0,29 mb/j) et le Brésil (0,21 mb/j)», a souligné l’Organisation.
L’Opep continue pour sa part à baisser sa production. En mars, les 14 pays de l’Organisation ont pompé un total de 31,96 mbj, soit une diminution de 201 000 barils par jour par rapport à février, selon des sources secondaires de l’organisation, citées dans le rapport. Pour ce qui est de la croissance de la demande mondiale pour 2018, elle devrait pour sa part atteindre 1,63 mb/j, une prévision relevée par rapport au mois précédent, pour atteindre une demande de 97,07 mb/j.
En revanche, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a maintenu vendredi sa prévision de demande de pétrole en 2018 malgré quelques facteurs d’incertitudes et voit le rééquilibrage du marché se poursuivre. Ainsi, l’organisme s’attend à ce que la demande mondiale de pétrole progresse de 1,5 million de barils par jour cette année. Toutefois, les tensions commerciales actuelles entre les Etats-Unis et la Chine représentent un «risque» pour ces prévisions, relève l’AIE.
L’AIE a relevé une progression des prix, soutenue notamment par l’instabilité politique au Moyen-Orient. L’incertitude concernant la situation en Syrie et au Yémen «a aidé à propulser le prix du baril de brent au-dessus des 70 dollars. Il reste à voir si les récents tarifs élevés se maintiennent et si c’est le cas, quelles seront les implications sur la dynamique du marché», s’interroge l’AIE.
R. E.