Comment le guerrier solitaire Emmanuel Macron mène la France à sa perte
De Paris, Mrizek Sahraoui – En réponse à ses intervieweurs, dimanche dernier, sur les frappes contre la Syrie perpétrées la veille, Emmanuel Macron a affirmé, en substance, vouloir «redonner de la crédibilité à la parole de la communauté internationale». Par communauté internationale, le président français entend, en les citant, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France. Tellement claire l’allusion.
Inutile de s’attarder sur cette vision étriquée, fallacieuse sur ce statut usurpé de représentants du monde, cela a de l’importance, mais n’est nullement prioritaire au regard des nouveaux enjeux qui se dessinent et de ce qui se trame dans les coulisses d’officines à l’insu de la communauté internationale justement, et sur le dos du peuple syrien.
Inutile, aussi, de rappeler qu’il n’y a que le peuple syrien pour pleurer la tragédie qui frappe la Syrie. Les larmes – de crocodile – occidentales étant – et appelant – seulement autant d’intérêts présents et futurs dans la reconfiguration à venir de la région, des intérêts antagonistes multiformes source de «disputes» sur fond de rivalités accrues pour l’occupation du sol syrien.
Le redéploiement diplomatique auquel entend s’atteler Emmanuel Macron suppose un double objectif. D’une part, maintenant que les factions rebelles, pendant longtemps soutenues, financées et armées par les pays occidentaux sont réduites à de petites escouades résiduelles, fortement affaiblies par Bachar Al-Assad qui a recouvré la quasi-totalité du territoire avec l’aide de Vladimir Poutine, Emmanuel Macron veut tirer les marrons du feu, en se plaçant en pôle stratégique dans la perspective de la reconstruction de la Syrie en ruines.
D’autre part surtout, partant du postulat que seule la France, parmi les membres de l’Union européenne, est en guerre presque partout, Emmanuel Macron, le guerrier solitaire – Donald Trump semble perdre ses distances, Erdogan refuse d’y être mêlé –, de peur à terme d’un préjudice au moins politique, opte à nouveau pour la solution diplomatique en Syrie pour tenter de justifier ses interventions militaires dans le monde qui sont inefficaces et ne donnent pas les résultats escomptés pour le moment, mais aussi pour donner du sens à son alignement atlantiste, un positionnement que ses compatriotes, sur ce sujet, très attachés aux principes du général De Gaule, rejettent avec force.
M. S.
Comment (13)