Mokri : «Soltani ne pourra rien changer à la ligne du parti»
Par R. Mahmoudi – A l’approche du congrès de son parti le MSP, Abderrazak Mokri lance un ultime défi à son pugnace rival, Bouguerra Soltani, qui ne désespère pas de voir une majorité de militants basculer, enfin, dans le sens qui puisse ramener le parti dans le giron du pouvoir, comme il le souhaite. Il rassure ses ouailles qu’il n’y avait rien à craindre sur l’«unité des rangs» au prochain congrès.
Dans un long texte portant une dizaine de «clarifications», Mokri veut se montrer aussi indécrottable que déterminé à ne rien céder à son ex-mentor. D’entrée, il affirme que le choix d’un nouveau président, l’élaboration des statuts ou du programme politique du parti «sont des questions qui seront tranchées par les délégués et non pas dans les colonnes des journaux, sur les réseaux sociaux ou sur les plateaux de télévision», allusion à Bouguerra Soltani qui multiplie les interventions depuis quelques semaines, pour contester la préparation des prochaines assises du MSP, et mobilise ses troupes dans la perspective de ce rendez-vous capital dans la vie du parti.
Mokri nie l’existence de tiraillements ou de conflits au sein du parti. Pour lui, les avis exprimés à travers la presse par «certains de ses éléments» – allusion claire à Soltani, là aussi – ne témoignent aucunement de l’existence d’un conflit au sein du mouvement. D’après Mokri, tant que les dissensions et les divergences n’atteignent pas la base, il n’y a rien à craindre.
Autre point de discorde évoqué par le chef du MSP : l’intégration ou non du gouvernement. Il rassure que cette question n’est pas du ressort du congrès, mais bien du Madjlis Echoura du parti qui en déclouera. Soltani aura à attendre la nouvelle configuration de cette instance pour commencer à agir. Or, sur cette question, Mokri est rassuré, dès lors que toutes les propositions qui seront soumises au congrès portent son cachet. Il considère que ses détracteurs à l’intérieur du parti, Soltani en tête, sont trop éloignés des nouvelles réalités pour espérer renverser la vapeur.
Enfin, Mokri reviendra sur cette histoire de «fuites organisées» des documents des avant-projets du congrès, imputés, encore et toujours, à Bouguerra Soltani et à ses inconditionnels. Il affirme que celles-ci «n’auront aucune incidence sur le travail de la commission préparatoire» du congrès.
R. M.
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