Contre quel «ennemi» Donald Trump équipe-t-il l’armée de Mohammed VI ?
Par R. Mahmoudi – L’inspecteur général des forces armées royales du Maroc s’est rendu aux Etats-Unis, il y a quelques jours, à la tête d’une importante délégation militaire, rapporte la presse marocaine. Premier objectif de cette visite : acquérir de nouveaux avions de chasse F16 et Block 70, en vue de renforcer la flotte aérienne de l’armée marocaine. Si la source ne précise pas le coût de ces nouvelles acquisitions, on sait que le Maroc est engagé dans une folle course à l’armement, dont le prix à payer, à court et à moyen termes, ne peut être que davantage de subordination aux puissances occidentales dans une conjoncture marquée par un redéploiement africain des armées américaine et française au nom de la lutte contre le terrorisme.
Cette connexion se confirme avec la participation de l’armée américaine, depuis le 16 avril dernier, aux manœuvres militaires dénommées «Lion d’Afrique» qui se dérouleront au Maroc jusqu’au 26 du même moi. Environs 900 Marines y sont présents dans cet exercice que l’armée marocaine veut transformer en démonstration des forces notamment contre l’armée sahraouie et, par ricochet, l’armée algérienne. Depuis quelques semaines, les appels à une intervention militaire «musclée» contre les positions du Front Polisario se font de plus en plus nombreux. Un député de «l’opposition» a même menacé que «deux petites patrouilles» de l’armée de l’air suffiraient pour «effacer le Polisario de la carte». On comprend donc mieux, maintenant, quel type de bombardiers serait utilisé pour réussir un tel «exploit».
Au lieu d’appeler à la désescalade et de contribuer, ainsi, à une paix durable et à une solution politique et négociée au conflit qui oppose le royaume du Maroc au Sahara Occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, Washington fait, encore ici, preuve de complaisance avec une armée d’occupation en la dotant de nouvelles armes «sophistiquées» – de la camelote, en réalité, Washington gardant le meilleur pour Israël –, sans en mesurer les conséquences sur la paix et la sécurité régionales, ni s’encombrer d’aucune morale.
R. M.
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