Une contribution d’Al-Hanif – Les premiers de cordée de Macron dévissent
Par Al-Hanif – La marche vers les sommets du nouveau monde, promise par le président Macron, a accouché d’une immense supercherie. L’encadrement d’un mouvement politique qui se voulait novateur, car ayant aboli les frontières entre la droite et la gauche, étant foncièrement «particide», révèle un personnel politique dont la marque de fabrique est l’arrogance.
Le côté godillot ringardise, la posture de modernité, avait accompagné la naissance du nouveau parti qui voulait en finir avec les partis politiques. Macron, citant Audiard, «sur les professionnels de la révolte», scelle la quadrature du cercle et expose un logiciel aux références douteuses.
Cette arrogance fière d’afficher sa distance sociale, culturelle et surtout sa réussite économique, entend faire la leçon à tout un pays.
Telles des poupées russes nichées au sein de la matrice, les députés macroniens, qui comptent et tiennent la baraque LaRem, redeviennent perroquets actionnés par les mêmes éléments de langage, le tout baignant dans un mépris et une condescendance rarement vues dans le débat public. Leur tête de proue lui-même peut révéler le fond de sa pensée en parlant de «fainéants», de «ceux qui ne sont rien» et entendent se mêler au débat public. Il peut afficher un autisme effrayant devant la gronde sociale en parfait cygne noir, coq poussé en graine dans la culture libérale des procédures de contrôle sophistiquées et de mathématisation des produits financiers.
Pour en revenir aux poupées russes, le nouveau monde s’avère une idéologie très ancienne qui se révèle surtout sous les traits de la Dame de fer britannique, Margaret Thatcher, chantre du chacun pour soi et de la réussite personnelle comme bréviaire. Portrait composite, tripartite, qui se dévoile et emprunte à Reagan et Thatcher pour rappeler la permanence d’une vision du monde. Hégémonique, douce pour les riches et brutale pour les pauvres.
Les programmes de privatisation, les coupes austéritaires dans le service public, la sélection à l’université dévoilent une imposture stratégique à vouloir parler au nom d’une nation. Ces actions s’inscrivent dans une idéologie libérale, de compétition forcenée. Et les humains ne sont, dans cette analyse, que variables d’ajustement.
Alléger la fiscalité des plus riches et taxer des revenus de 1 100 euros par mois rappelleront à tous que le terme arrogance (arrogans) est le participe présent d’arrogare, qui signifie demander plus et demander indûment. Aux mêmes bien sûr !
Piégés par la vigueur d’une société civile qui entend livrer bataille, les bataillons de Macron sont en difficulté et leurs discours expliquant aux autres qu’ils ne comprennent rien aux complexités du nouveau monde, leurs aliènent toute sympathie. L’expertise technocratique montre ses limites et la convergence des luttes augure d’un troisième tour social qui terrifie, à l’approche du mois de mai comme en écho à un certain Mai 1968.
La vision du monde de Macron et de ses zélateurs n’est pas dévoilée dans les argumentaires charpentés et bien construits, mais dans les dérapages qui naissent de cet excès de confiance en soi qui donne l’impression de toujours en savoir plus que les autres et sur tout !
A.-H.
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