Agression israélienne contre Gaza : l’insoutenable témoignage de MSF
Les équipes de Médecins sans frontières (MSF) ont fait état dans un rapport de blessures de Palestiniens par des balles «inhabituelles et dévastatrices» des forces d’occupation israéliennes dans la bande de Gaza et qui laisseront de lourdes séquelles chez la majorité des patients. Depuis le 1er avril, les équipes de MSF à Gaza ont accueilli en soins postopératoires près de 500 personnes blessées par balles lors de la «Marche du retour» et l’association a traité, a-t-on indiqué, plus de patients que lors de toute l’année 2014, qui avait pourtant connu l’offensive israélienne «Bordure protectrice».
Le personnel médical de MSF évoque de blessures «dévastatrices» d’une «sévérité inhabituelle», «extrêmement complexes» à soigner et qui laisseront de lourdes séquelles chez la majorité des patients. Il a constaté notamment un niveau «extrême» de destruction des tissus et des os, et des orifices de sortie de balles «démesurés» qui peuvent avoir la taille d’un poing. «Chez la moitié des 500 victimes de tirs que nous avons prises en charge, la balle a littéralement détruit les tissus après avoir pulvérisé l’os», a expliqué Marie-Elisabeth Ingres, cheffe de mission MSF en Palestine, ajoutant que les patients doivent subir des opérations chirurgicales «extrêmement complexes», et nombre d’entre eux «auront des séquelles à vie».
La prise en charge de ces blessures est, en effet, très lourde, a-t-on précisé, indiquant que de nombreux patients garderont des «déficits fonctionnels à vie» et certains «risquent encore l’amputation, faute de soins suffisants à Gaza, s’ils ne parviennent pas à obtenir les autorisations nécessaires pour se faire soigner en dehors de Gaza». L’Association France Palestine (AFPS) a saisi le président Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, par une lettre pour leur demander «d’agir en urgence», d’envoyer «sans tarder» une mission d’évaluation et d’assistance à la population de Gaza, «d’agir sur le plan diplomatique et judiciaire» et de «suspendre toute relation militaire avec Israël».
L’association a fait savoir que les manifestants palestiniens de Gaza, sans arme, rappellent leurs droits fondamentaux, dont celui d’avoir une vie normale. Les «marches du retour» qu’ils organisent sont «des manifestations populaires, inventives, pleines de vie, à l’image de la population palestinienne de Ghaza qui se bat pour vivre, étudier, communiquer, créer malgré un blocus illégal et inhumain qui l’étouffe depuis 11 ans», a expliqué l’AFPS, soulignant que face à eux, «l’Etat d’Israël a très officiellement posté des snipers qui tirent pour tuer, blesser, estropier à vie». Pour rappel, il y a eu, depuis le 30 mars, 40 Palestiniens tués, dont un journaliste et un enfant de 15 ans, et plus de 4 500 blessés, dont beaucoup resteront handicapés.
R. I.
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