Yémen : Le chef des Houthis tué dans une frappe
Saleh Al-Sammad, le plus haut responsable politique des Houthis, a été tué le 19 avril dans une frappe de la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite. En guerre depuis 2015 contre le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui est aidé par cette coalition de plusieurs pays commandée par le royaume saoudien, les Houthis ont menacé de venger sa mort. Il s’agit néanmoins d’un coup très dur pour eux.
Saleh Al-Sammad est le plus haut responsable houthi à être tué depuis le début du conflit. Son nom figurait sur une liste de 40 responsables Houthis dévoilée en novembre 2017 par l’Arabie Saoudite qui a mis à prix leur tête avec des récompenses totalisant 440 millions de dollars. Al-Sammad a été remplacé comme chef du conseil politique par Mehdi Hussein Al-Machat, selon un communiqué des Houthis. Des sources gouvernementales yéménites ont confirmé, sous le couvert de l’anonymat, que «Al-Sammad a été tué par une frappe de la coalition jeudi dernier dans le secteur de Brihi», au sud-ouest de la ville de Hodeida, chef-lieu de la province du même nom.
Le chef suprême des rebelles, Abdelmalek Al-Houthi, a promis de venger la mort de Al-Sammad, dans une déclaration diffusée par la télévision des Houthis, Al-Massirah. »Ce crime ne restera pas impuni», a-t-il lancé. «Les forces d’agression, à leur tête l’Amérique et l’Arabie Saoudite, doivent assumer les conséquences» de cet acte. Selon lui, six autres personnes ont péri avec Saleh Al-Sammad.
Début avril, Saleh Al-Sammad avait proclamé 2018 «l’année balistique par excellence», en allusion aux missiles tirés contre le royaume saoudien par les Houthis. Depuis novembre, les Houthis ont tiré plusieurs missiles balistiques vers l’Arabie Saoudite, qui ont été interceptés par la défense anti-aérienne. Lundi, les médias d’Etat saoudiens ont annoncé l’interception de deux nouveaux missiles balistiques tirés par les Houthis vers la province de Jizan.
Le conflit au Yémen a fait près de 10 000 morts et provoqué la pire crise humanitaire du monde. Ailleurs dans le pays, des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées dimanche soir à Bani Qais dans la province de Hajja, au nord-ouest de Sanaa, dans des raids aériens. L’agence Saba les a qualifiés de «nouveau crime génocidaire des Saoudiens». Il y a eu 23 à 33 morts et 40 à 55 blessés selon différentes sources médicales et de l’administration locale. Pour les ONG humanitaires présentes au Yémen, ces raids sont «parmi les plus dévastateurs dans la région ces derniers mois».
Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé «une enquête rapide, efficace et transparente» sur cette attaque qu’il a «fermement condamnée». En 2015, des raids attribués la coalition avaient fait des dizaines de morts lors de fêtes de mariage.
S. S. et agences
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