Hollande explique pourquoi il n’a pas signé le manifeste contre l’antisémitisme
Par Kamel M. – L’ancien président français, François Hollande, a affirmé, sur la chaîne de télévision TMC, qu’il comprenait «parfaitement l’intention de lutter contre l’antisémitisme et même le nouvel antisémitisme, celui qui viendrait d’un islam radical», et qu’il partageait cette démarche, «mais il y a des formules, des mots qui n’auraient pas été les miens, que je préfère écrire moi-même», a-t-il confié.
Parmi ces passages que François Hollande conteste dans le «manifeste contre le nouvel antisémitisme» signé par 300 personnalités pro-sionistes, «l’épuration ethnique à bas bruit», dont l’ancien locataire de l’Elysée dit qu’il y a des expressions que parfois il peut «entendre», qu’il peut «comprendre», mais qu’il ne peut pas utiliser lui-même.
Interrogé sur l’antisémitisme dans les quartiers que «la gauche n’a pas voulu voir», le prédécesseur d’Emmanuel Macron, qu’il a qualifié au passage de «président des très riches», a contesté cette accusation, considérant que, «en tout cas», depuis la période où il a exercé la responsabilité du pays, il a «chaque fois qu’il y a eu un acte, qu’il y a eu une parole, qu’il y a eu un comportement antisémite, immédiatement dénoncé et des procédures ont été ouvertes».
«Nous devons regarder cette réalité en face. Oui, on l’a vu après Charlie. Il y a eu des comportements, il y a eu des attitudes qui ont heurté, pas simplement les juifs de France, mais tous nos concitoyens et les musulmans aussi. Donc, il y a des risques», a estimé François Hollande, qui a cité le cas d’une vieille dame assassinée parce que de confession juive, selon l’ancien président socialiste qui se réfère aux propos du procureur de la République. «Tout laisse penser que c’est avec une intention antisémite» que cette dame a été tuée, a-t-il dit. Mais cette thèse a été réfutée par de nombreuses voix qui ont dénoncé un procès fait aux musulmans et une tentative de semer la zizanie entre les communautés musulmane et juive en France.
Pour François Hollande, la gauche n’a pas échoué dans la lutte contre l’antisémitisme. «Vous croyez que c’est simplement depuis la période où j’ai été Président ? Non ! Hélas, cette attitude, ces comportements, cet antisémitisme qui essaye d’utiliser y compris les questions liées à la Palestine, oui cet antisémitisme, il est là depuis longtemps, il est installé, donc nous devons lutter contre ce fléau», a-t-il déclaré.
«Cela ne veut pas dire qu’aujourd’hui il ne faut pas le prendre plus en considération», a encore souligné Hollande. «Nous devons savoir qu’il y a cet islamisme radical qui nous menace en attaquant des juifs, parce que chaque fois qu’un juif est attaqué, c’est la République française qui est agressée», a-t-il conclu, rejoignant ainsi – bien que n’ayant pas signé le manifeste – la cohorte de politiciens et autres intellectuels français qui confondent volontairement antisémitisme et antisionisme et qui concourent à répandre les amalgames et les incompréhensions.
K. M.
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