Bedoui en éclaireur à Tamanrasset ou le message codé de l’Algérie à la France
Par Karim B. – Le président Bouteflika a confié au ministre de l’Intérieur la mission de se rendre en éclaireur dans la wilaya de Tamanrasset, dans l’Extrême-Sud du pays. Ce choix, loin d’être fortuit, intervient suite à des renseignements relatifs à des complots qui se trament au Nord-Mali et qui ciblent l’Algérie directement. C’est au premier responsable de la sécurité intérieure qu’est revenue la tâche de porter deux messages précis du chef de l’Etat aux habitants de cette région, mais aussi et surtout à toutes les parties qui œuvrent, à partir des pays frontaliers, à déstabiliser l’Algérie.
Noureddine Bedoui a, en effet, mis l’accent sur la sécurité du pays qu’il a qualifiée de «ligne rouge à ne jamais franchir». Une mise en garde claire destinée aux agitateurs de tout bord à l’intérieur du pays et aux officines étrangères qui ne désespèrent pas de créer une brèche dans le dispositif sécuritaire hermétique imposé par l’armée algérienne aux groupes terroristes armés qui infestent le Sahel. Tamanrasset est un carrefour stratégique et la position géographique de cette wilaya n’échappe pas aux ennemis du pays.
Le grave problème de l’immigration clandestine qui frappe l’Algérie de plein fouet participe de cette stratégie. L’objectif caché derrière ce flux migratoire incessant consiste, à la fois, à créer des troubles à l’intérieur du pays et à mettre les autorités algériennes au banc des accusés pour de supposés mauvais traitements qu’elles feraient subir à ces réfugiés subsahariens. Différents responsables algériens ont révélé l’existence de réseaux de passeurs dont il est certain qu’ils ne sont pas uniquement constitués de banals délinquants.
Un autre problème autrement plus grave concerne les tentatives de porter atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie. Des tentatives menées de concert par la France et les Etats-Unis cherchent à instaurer une sorte d’enclave targuie qui engloberait une partie du territoire algérien. Ce plan de partition s’assimile à ce que Washington est en train d’essayer d’instaurer en Syrie, où le Nord est en voie d’être cédé aux Kurdes. D’où la réaction effarouchée d’Ankara, qui s’est trouvé piégé après avoir participé avec beaucoup de zèle à la destruction de ce pays sans calculer les conséquences de son engagement aveugle aux côtés de l’Occident et des pays du Golfe.
La récente montée au créneau de notables touareg, qui ont menacé de recourir à la rue si l’Etat n’accordait pas plus d’intérêt au développement des régions méridionales, a été prise très au sérieux par le pouvoir central à Alger. C’est dans ce cadre que le ministre de l’Intérieur s’est envolé pour la capitale du Grand-Sud afin d’y rappeler les projets qui y ont été réalisés et ceux en cours de parachèvement et, surtout, avertir que l’Etat ne restera pas les bras croisés en cas de velléités déstabilisatrices «d’où qu’elles viennent».
K. B.
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