Une contribution d’Al-Hanif – Pourquoi l’ex-URSS ne pouvait que se relever
Par Al-Hanif – «Comment le diable se coupait-il les ongles avant ?»
Un système à bout de souffle économiquement et qui tombe dans le piège de la course aux armements avec les Etats-Unis semblent être les réponses les plus évidentes.
Rien n’est moins sûr !
La surprise de Silvio Berlusconi n’était pas feinte lorsqu’il demanda à Mikhaïl Gorbatchev de répéter sa question lorsque ce dernier lui demanda le plus candidement du monde le nom du ministère qui fixait les prix en Italie.
Il le retint à dîner à Arcore, dans sa somptueuse demeure de cent-quatre-vingt hectares, pour lui expliquer qu’en Occident, les prix étaient fixés par le marché.
Vladimir Poutine, fréquent visiteur de Silvio, avait une connaissance plus approfondie du monde occidental et n’ignorait pas les règles de la compétition et le rattrapage nécessaire que son pays avait à faire dans la modernisation de sa vie politique et la mise en ordre de son armée et de son économie.
La décomposition du pays sous l’ère Boris Eltsine et la prédation des oligarques ont permis à Vladimir Poutine d’être aux premières loges pour voir la chute d’un empire et de se placer au cœur du pouvoir pour enrayer le déclin.
Depuis, adoubé également par un scrutin démocratique pour céder aux niaiseries du temps, oint par le pope orthodoxe, il règne et trace le destin de son pays en tsar. Mais surtout il travaille à consolider la Fédération russe, yeux de glace et démarche chaloupée du judoka avec la verticalité assumée de ceux qui ne doutent pas.
L’homme politique qu’il apprécie le plus est… Silvio Berlusconi, tout comme un certain Kadhafi qui l’appelait son frère. Il tenait, par contre, Sarkozy et Hollande dans un grand mépris et observe Macron d’un œil matou pour voir quelle prise plaquer pour le faire chuter, le moment venu !
Poutine, l’officier du KGB, n’a jamais cru que l’Otan pouvait devenir puissance amicale et ouvrir un nouveau chapitre avec la Fédération de Russie. Dès 2008, l’Otan prenait pied en Géorgie et en Ukraine pour se rapprocher des frontières russes.
Mieux que personne, il avait débusqué le piège des «printemps arabes» présenté comme un appel à la dignité de la rue arabe par Jacques Attali. Il ne voyait à raison, dans les promesses du nouveau contrat social sous sceau islamiste, que menace globale pour lui et ses alliés traditionnels, dont l’Algérie et la Syrie.
Un printemps arabe fomenté pour asseoir la prééminence des monarchies théologiques du Golfe a servi de révélateur et de moyen d’action pour dire au monde que l’ours russe n’était pas mort.
Et les consciences se sont éveillées. Des croyants qui se tournent cinq fois par jour vers La Mecque pour prier n’oublient pas de remercier Poutine. Cela s’appelle une conscience politique.
Poutine sait aussi, tout comme son homologue chinois, que la corruption des élites et la dilapidation des ressources vous aliènent le soutien du peuple et qu’il faut se débarrasser des pommes pourries.
Dans l’espace sahélien, menace terroriste et démocraties d’opérettes campent un nouveau danger pour l’allié algérien de la Russie. Cela nous sommes bien placés pour le savoir et nous y opposer !
A.-H.
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