En cours de restructuration, Sonatrach veut booster sa présence à l’international
Par Hani Abdi – Le chantier de restructuration du groupe pétrolier public Sonatrach a beaucoup avancé, a-t-on appris de sources proches du dossier. Le travail, qui s’effectue au niveau de plusieurs commissions d’experts, concerne les deux principales activités «amont» et «aval», celle relative au transport mais aussi la réduction des filiales pour recentrer la première entreprise nationale sur son activité principale : les hydrocarbures.
Selon nos sources, le travail de restructuration vise à faciliter la prise de décision à travers la réduction de structures intermédiaires entre les intervenants sur le terrain de l’exploration, de la production, du transport, de la transformation et le directoire. Des propositions ont été faites. Les premiers rapports ont été élaborés et soumis à la direction, particulièrement au PDG du groupe Abdelmoumen Ould Kaddour.
Cette restructuration, estiment nos sources, pourrait aboutir à la suppression des vice-présidents que les premières données et analyses d’experts considèrent comme une «lourdeur» dans la prise de décision. Autrement dit, il y aurait un PDG avec son directoire, composé de collaborateurs et de directeurs, chacun en charge d’un département ou d’un service. Sonatrach aurait une dizaine de directions. Hormis les ressources humaines et les finances, les autres seraient centrées sur l’activité de base du groupe : l’exploration, l’exploitation, le développement des gisements, leur entretien mais aussi le transport, le raffinage et la transformation.
«La restructuration du groupe sera une sorte de synthèse des organigrammes déjà expérimentés par plusieurs grands groupes internationaux activant dans ce domaine», ont précisé nos sources, selon lesquelles «cette restructuration répondra à la vision stratégique mise en œuvre par l’actuel PDG dont l’objectif est de faire de Sonatrach un véritable groupe pétrolier fonctionnant selon les règles et les standards internationaux en vigueur».
Cette restructuration est basée sur les résultats d’un audit qui a révélé tous les dysfonctionnements et les lenteurs bureaucratiques très onéreux pour le groupe, dans un contexte de raréfaction des ressources financières en Algérie. Cette restructuration «prendra le temps nécessaire», ont ajouté nos sources. «Il n’y a pas de course contre la montre. Le plus important est de mettre en place une nouvelle organisation efficace qui permettra au groupe de prendre de l’attitude, d’être concurrentiel, compétitif et offensif sur le marché international».
Cette restructuration devrait aussi se traduire par la diminution du nombre de filiales qui sont aujourd’hui au nombre de 154, entre celles détenues à 100% par ce groupe et celles dans lesquelles il est actionnaire majoritaire. Des filiales qui vont du pétrole au transport aérien en passant par les assurances.
De transporteur à sa création en 1963, Sonatrach s’est progressivement et très rapidement déployée sur toute la chaîne des hydrocarbures pour devenir une société intégrée de l’amont à l’aval pétrolier et gazier et un groupe de dimension internationale. Présent au Mali, en Mauritanie, en Tunisie, en Libye, au Niger, au Nigeria, en Italie, en Espagne, en Angleterre, au Pérou et à Singapour, le groupe Sonatrach décide donc de faire sa mue pour mieux faire face aux défis futurs en matière de production et de présence sur le marché international. La stratégie d’internationalisation de ses activités, seul ou en partenariat, a permis jusque-là à Sonatrach de renforcer sa position sur la scène de l’industrie pétrolière et gazière par une diversification de ses activités sur tous les maillons de la chaîne des hydrocarbures : l’exploration, la production, le transport par canalisation, la liquéfaction, le raffinage et la pétrochimie, la commercialisation des produits pétroliers et le transport maritime. Mais le gros de ses activités reste en Algérie.
Le but de cette restructuration est de permettre à Sonatrach de s’ouvrir davantage sur le marché international en devenant une entreprise comme toutes les grandes sociétés pétrolières.
H. A.
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