Sommet intercoréen : signature de la Déclaration de Panmunjom
La «Déclaration de Panmunjom» a été signée vendredi à l’issue d’un sommet historique entre les dirigeants des deux Corée et elle est axée notamment sur le régime de paix, la dénucléarisation, le désarmement et les réunions des familles.
Par cette déclaration finale, «la Corée du Sud et la Corée du Nord confirment l’objectif commun d’obtenir, au moyen d’une dénucléarisation totale, une péninsule coréenne non nucléaire». Elles «partagent le point de vue selon lequel les mesures initiées par la Corée du Nord sont très significatives et cruciales pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne et conviennent de jouer leur rôle respectif et d’assumer leurs responsabilités à cet égard». Elles «conviennent de rechercher activement le soutien et la coopération de la communauté internationale en vue de la dénucléarisation de la péninsule coréenne».
Aussi, «durant cette année qui marque le 65e anniversaire de l’armistice, la Corée du Sud et la Corée du Nord conviennent de rechercher activement des rencontres trilatérales impliquant les deux Corée et les Etats-Unis, ou quadripartite impliquant les deux Corée, les Etats-Unis et la Chine, en vue de déclarer la fin de la guerre et d’établir un régime de paix permanent et solide».
Autre fait important, «les deux dirigeants ont convenu d’avoir des discussions régulières et franches, via des rencontres et par liaison téléphonique directe, sur des questions vitales pour la nation, pour renforcer la confiance mutuelle et de chercher ensemble à renforcer l’élan positif afin de continuer à faire avancer les relations intercoréennes de même que la paix, la prospérité et l’unification de la péninsule coréenne».
Dans ce contexte, le président Moon Jae-in a accepté de se rendre à Pyongyang cet automne.
Au terme de ce sommet, «la Corée du Sud et la Corée du Nord ont convenu de chercher à résoudre les questions humanitaires résultant de la division de la nation et d’organiser une réunion intercoréenne de la Croix-Rouge pour discuter et résoudre diverses questions, y compris la réunion des familles séparées. Dans cet esprit, les deux Corée ont décidé de poursuive le programme de réunion des familles séparées à l’occasion du Jour de la libération nationale, le 15 août cette année».
Au-delà des questions bilatérales, sur le front international précisément, les deux parties ont convenu «de faire la démonstration de leur sagesse, de leurs talents et de leur solidarité collectifs en participant conjointement à des événements sportifs internationaux, comme les jeux Asiatiques 2018».
«La Corée du Sud et la Corée du Nord ont convenu de mener à bien le désarmement par étapes, à mesure que les tensions militaires s’apaisent et que des progrès substantiels sont réalisés pour établir la confiance militaire.»
«Les deux dirigeants déclarent solennellement devant les 80 millions de Coréens et le monde entier qu’il n’y aura plus de guerre sur la péninsule coréenne et qu’en conséquence, une nouvelle ère de paix a commencé.»
Le Sommet intercoréen est censée être le prélude d’un tête-à-tête historique entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump.
Le premier sommet intercoréen marque une étape entre la confrontation de la Guerre froide et un objectif de réconciliation.
Récemment, lors d’une première réunion, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in ont signé un accord visant à réduire les tensions, à progresser vers la réunification, une paix définitive sur la péninsule. Les deux Corée n’ont pas signé de traité de paix, mais un simple armistice après la guerre de 1950-1953 et sont encore techniquement en conflit.
Le deuxième tête-à-tête, également à Pyongyang, survient en pleine détente provoquée par les négociations à six sur le désarmement nucléaire du Nord.
Le Sud-Coréen Roh Moo-hyun franchit symboliquement à pied la frontière hautement militarisée entre les deux pays.
En 2009, Pyongyang abandonne les négociations à six (Chine, Corée du Sud, Russie, Japon, Corée du Nord et Etats-Unis) avant de mener son deuxième test nucléaire.
Arrivé au pouvoir en décembre 2011 à la mort de son père, Kim Jong-un procède à une accélération des programmes balistique et nucléaire nord-coréens, auxquels répondent de multiples sanctions de l’ONU. Les tensions montent jusqu’à la détente actuelle enclenchée lors des jeux Olympiques d’hiver organisés au Sud.
R. I.
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