Contribution – Il y a «trop d’Arabes» à Toulouse, comme en Palestine…
Youcef Benzatat – Décidemment, il fait un sale temps pour les Arabes et les musulmans de France. Cela vient d’être confirmé encore une fois par un élu municipal sioniste de la commune de Toulouse, qui a déclaré publiquement qu’il «y a trop d’Arabes» dans sa ville. Comme par hasard, cela s’est produit dans la foulée du répugnant manifeste contre cette catégorie de Français, signé par 300 individus nauséabonds, aussi répugnants que leur vomi haineux et islamophobe. Le «trop» ne renvoie pas ici à un constat objectivement démographique, mais à une puérile stigmatisation assujettie à une échelle virtuelle de préférence ethnico-confessionnelle.
Les Arabes n’ont d’autre attribut possible dans l’imaginaire que d’être de vilains musulmans, encore moins des laïcs, des chrétiens ou des sans religion. Dans cet imaginaire, structuré à coup de propagande raciste et haineuse, tous les Arabes sont musulmans et tous les musulmans sont Arabes. Les Africains subsahariens, les Asiatiques, les Européens ne peuvent être perçus, eux aussi, autrement que par leur appartenance à cette catégorie de Français en excès s’ils sont de confession musulmane. A priori, c’est les musulmans et les Arabes qui posent problème. Car à y regarder de près, ces habitants de Toulouse désignés à la vindicte de l’opinion par cet élu municipal, dont c’est l’objectif de cette abomination, sont plutôt en majorité des Nord-Africains d’origine amazighe et métissés depuis des millénaires avec les peuples de la région et non des Arabes.
Si le manifeste nauséabond des 300 visait les musulmans et l’abjecte stigmatisation d’une catégorie de Français par un élu de la municipalité de Toulouse, les Arabes, cela ne peut être qu’une intention concertée contre cette catégorie de Français ethnico-confessionnelle supposée arabo-musulmane.
Rien d’étonnant si l’on regarde l’origine ethnique ou confessionnelle du plus grand nombre des signataires ou des inspirateurs de l’abominable manifeste et de l’élu municipal raciste de Toulouse ! Ils sont en majorité sionistes appuyés par des soutiens dont la particularité est leur indifférence à la colonisation de la Palestine.
Le silence complice des 300 face à cette stigmatisation à caractère raciste de cette catégorie ethnico-confessionnelle française par la municipalité de Toulouse en est la confirmation de cette intention sournoise, alors qu’ils prétendaient que leur manifeste était une indignation contre l’antisémitisme et le racisme.
Imaginons un seul instant que le maire de la commune de Sarcelle soit de confession musulmane et qu’il aurait proféré l’équivalent d’une telle abomination, en déclarant publiquement qu’il y aurait «trop de juifs» dans sa commune ! Je vous laisse deviner la levée de boucliers qui aurait suivi, les marches et les manifestes qui auraient inondé l’opinion, allant jusqu’à la paralysie temporaire de la République, comme c’est le cas à chaque fois qu’il s’est produit un acte hostile contre la communauté juive.
De toute évidence, la stigmatisation insistante des Arabes et des musulmans par les lobbyistes sionistes qui soutiennent la colonisation de la Palestine, a pour cible l’opinion mondiale en générale et française en premier, pour aveugler les consciences sur les crimes israéliens commis au quotidien contre la résistance palestinienne. Dans cette diabolique propagande, ces crimes commis contre les Palestiniens sont systématiquement couverts par l’alibi grossier de la légitime défense. Pour y parvenir, il suffit de diaboliser la population arabo-musulmane en France et la livrer en pâture aux médias inféodés aux lobbies colonialistes israéliens.
Comme dans toute propagande, chaque mot est choisi pour assumer un rôle précis. Parler des Arabo-musulmans qui seraient de trop pour le maire de Toulouse et qui seraient antisémites idéologiquement par le manifeste des 300, ne vise en réalité qu’à amener l’opinion et la conscience collective à opérer un transfert de rejet et de culpabilisation sur les populations arabes et musulmanes de Palestine, afin de rendre leur résistance à la colonisation comme une agression permanente contre l’Etat israélien. Le «trop» ne vise pas moins que de couvrir les crimes quotidiens contre la population civile, particulièrement les femmes et les enfants, qui s’apparentent à un génocide à petit feu, pour rendre inconsciemment cet impact sur l’équilibre démographique insoupçonné et acceptable
Commettre une telle analyse sur le conflit israélo-palestinien est sitôt considéré par les lobbies colonialistes israéliens en France comme un texte antisémite et il sera massivement incriminé de la sorte par les médias inféodés à ces lobbyistes sans vergogne et sans aucune considération pour l’éthique médiatique, de sorte que dire la vérité devient antisémite.
Y. B.
Comment (52)