Les Al-Saoud avouent : «La Palestine n’est pas une priorité pour nous»
Par R. Mahmoud – Dans une énième déclaration provocatrice, le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salman, a affirmé avoir demandé aux dirigeants palestiniens d’accepter le compromis que leur a proposé Washington dans le cadre du «deal du siècle» «ou de se taire et de cesser de se plaindre».
Cette déclaration, faite par Ben Salman à des organisations sionistes américaines lors de son dernier voyage aux Etats-Unis, a été révélée par une chaîne de télévision israélienne. Ben Salman aurait aussi déclaré au cours des mêmes entretiens, d’après cette chaîne, que les dirigeants palestiniens «ont manqué de nombreuses opportunités au cours des quatre dernières décennies et rejeté toutes les propositions qui leur ont été soumises». Et de poursuivre sur un ton menaçant : «Le moment est venu pour les Palestiniens d’accepter ce qui leur a été offert et de revenir à la table des négociations, sinon qu’ils se taisent et qu’ils cessent de se plaindre !».
Les fuites ont également révélé que le nouvel homme fort de Riyad a sévèrement critiqué le président palestinien Mahmoud Abbas devant ses interlocuteurs.
Dans le même sillage, le prince héritier saoudien a très clairement signifié que la question palestinienne n’était une priorité ni pour son régime ni pour l’opinion publique saoudienne et qu’il y avait des questions «plus pressantes» comme l’Iran.
Des sources médiatiques américaines ont rapporté que les commentaires tenus par le prince Mohammed Ben Salman sur la question palestinienne lors de cette rencontre secrète ont beaucoup plu aux organisations sionistes américaines qui y étaient représentées.
Depuis l’intronisation de Mohammed Ben Salman comme prince héritier à la place de son oncle Nayef Ben Abdulaziz, le royaume d’Arabie Saoudite enchaîne les gestes de rapprochement avec l’entité sioniste à un rythme accéléré. Pour éviter de violentes réactions de sa population, le régime a pris soin de faire accompagner ses démarches de plus en plus assumées par une série de projets de divertissements artistiques, culturels ou sportifs qui captent une partie importante de la jeunesse, tout en s’attaquant à la doctrine wahhabite jugée inadaptée à la nouvelle orientation géopolitique du pays, désormais pleinement tourné vers Israël.
R. M.
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