Mosquées infiltrées par des imams salafistes : la grande purge a commencé
Par R. Mahmoudi – Des sources ont révélé que les mosquées souffrent d’un manque grandissant d’imams après la radiation d’un certain nombre d’entre eux, soupçonnés de liens avec les salafistes et notamment avec le prédicateur salafiste Mohamed Ali Ferkous, représentant autoproclamé de la secte madkhaliste en Algérie.
Pour rappel, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, s’était ouvertement attaqué à ce prédicateur et appelé à combattre ses idées étrangères à la doctrine religieuse ancrée en Algérie. Ce dernier avait, dans une fatwa, excommunié, entre entres, le soufisme et les partisans d’autres dogmes, en considérant que seuls les salafistes sont dignes d’appartenir à la Sunna. Ces imams titulaires ont exigé des autorités religieuses de mener des enquêtes approfondies sur tout nouveau candidat parmi les «bénévoles» pour éviter à l’avenir les mêmes erreurs.
De son côté, le président du Conseil national autonome des imams et du personnel des affaires religieuses, Djamel Ghoul, a demandé au ministère de tutelle de «se hâter de recruter de nouveaux imams» pour combler ces carences constatées au niveau des mosquées, et d’abord de garantir des postes budgétaires équivalents. Pour lui, le ministère doit cesser de recruter des imams bénévoles, du fait qu’ils sont, selon lui, «difficiles à contrôler ou à diriger». Il révèle que le gel du recrutement a occasionné un déficit de 57%, ce qui a obligé les différentes directions des Affaires religieuses à travers les wilayas de recourir à des bénévoles dont le nombre égaliserait aujourd’hui celui des imams en fonction. Selon des statistiques du responsable de ce conseil national autonome des imams, 20 fonctionnaires dans chaque wilaya partent à la retraite chaque année sans être remplacés par de nouvelles recrues.
Indigné par l’ampleur prise par l’invasion des mosquées par des imams répandant des dogmes «étrangers au référent national», le même responsable recommande de durcir les sanctions à l’encontre de tous ceux qui contreviendrait à la réglementation mais se dit sceptique quant à l’efficacité de telles mesures, dès lors que certains bénévoles «pistonnés» parviennent facilement, d’après lui, à obtenir des autorisations et ne sont soumis à aucune enquête !
R. M.
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