Le Polisario accuse le Maroc de «mensonges» et exige des preuves
Par Sadek Sahraoui – Le Front Polisario a qualifié aujourd’hui de «grande escroquerie» l’argument avancé par le Maroc pour rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran. Les Marocains accusent le Hezbollah, allié de l’Iran, de fournir des armes au Front Polisario. Les Sahraouis mettent au défi Rabat de présenter des preuves de ses «fausses allégations».
Dans une déclaration à l’agence EFE, le porte-parole du Front Polisario, Mohamed Khadad, a dit que la sortie de Rabat n’obéit à rien d’autre qu’à un «petit opportunisme politique» qui vise à «contourner les négociations avec le Front Polisario que l’ONU lui a demandé de reprendre». Ces négociations doivent permettre au peuple sahraoui de s’autodéterminer.
Le gouvernement marocain a annoncé, mardi, la rupture des relations diplomatiques avec l’Iran, qu’il accuse d’armer, de financer et de former le Front Polisario à travers le parti chiite libanais.
L’accusation arrive seulement 24 heures après que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, eut accusé l’Iran de fabriquer des armes nucléaires. Pour les Sahraouis, l’annonce de Rabat «obéit à une stratégie politique similaire». Stratégie, disent-ils, qui consiste à berner la communauté internationale afin de ne pas tenir ses engagements.
«La résolution (de l’ONU qui exhorte à reprendre les négociations) a rendu fous les Marocains ? S’ils ont inventé cette histoire à dormir debout, cela veut dire qu’ils sont aux abois», explique encore une source à EFE.
Dans le même ordre d’idées, Mohamed Khadad a insisté sur le fait que «le Polisario n’a jamais eu de relations militaires, n’a pas reçu d’armes ni maintenu des contacts militaires avec l’Iran, ni le Hezbollah». «C’est une mascarade et un gros mensonge, le Maroc cherche une protection pour ne pas négocier», a-t-il souligné.
«Nous mettons au défi le Maroc de fournir la moindre preuve, le Maroc vit dans la folie et ne sait pas comment sortir de son obligation» de dialogue, a-t-il conclu.
Le 27 avril, le Conseil de sécurité de l’ONU a refroidi les aspirations de Rabat, en donnant une fenêtre de six mois au Maroc et au Front Polisario pour reprendre les négociations sur le Sahara Occidental, soulignant la nécessité d’avancer vers une solution «réaliste» et «viable».
Selon les experts, le Conseil a voulu à travers cette décision envoyer aux parties le «signal» selon lequel l’ONU veut voir des progrès dans les négociations. Chose dont ne veut pas entendre parler le Maroc.
S. S.
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