L’agent du Makhzen Rachida Dati humiliée au Parlement européen
Par Sadek Sahraoui – Rachida Dati, l’ancienne Garde des sceaux française sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui eurodéputée (LR/PPE), a reçu jeudi une tannée qu’elle n’oubliera pas de si tôt. Elle a vu sa nomination comme représentante du Parlement européen au sein du comité de sélection chargé de la mise en place du futur parquet européen rejetée.
Les députés ont voté, en effet, majoritairement contre sa nomination (339 voix contre, 246 pour, 62 abstentions). La nomination de Rachida Dati semblait pourtant acquise, après un vote favorable fin mars au sein d’une commission parlementaire. Mais les eurodéputés, réunis en plénière à Bruxelles, ont rejeté cette décision lors d’un vote secret.
Ce nouvel organisme, qui devrait être opérationnel en 2020, sera spécialisé dans la lutte contre les fraudes au budget européen et à la TVA à caractère transfrontalier. Vingt pays de l’UE ont pour l’heure décidé d’y participer dès son lancement, prévu d’ici à 2021.
Ainsi qu’il fallait s’y attendre, Rachida Dati a fustigé sur son compte Twitter les votes hostiles de certains eurodéputés, liés, selon elle, à «leur hostilité à la création de ce parquet européen» ou à «des raisons purement politiciennes, comme des députés socialistes, verts, d’extrême gauche et ALDE français».
En réalité, soutiennent certains observateurs, Rachida Dati paye là son alignement sur le Makhzen. Beaucoup d’eurodéputés sont las de la voir sans cesse défendre le Maroc au Parlement européen et de faire si peu pour les Français et l’Europe. Aussi, se sont-ils promis de l’éjecter à la première occasion du comité chargé de la mise en place du futur parquet européen.
Récemment encore, Rachid Dati, dont tout le monde sait qu’elle est l’agent du Makhzen au Parlement européen, a rendu public un communiqué dans lequel elle a fait une brosse royale au Maroc et qualifié «Sa Majesté le roi Mohammed VI (…) de leader dans le combat contre le réchauffement climatique». Cela après avoir longtemps tapé sur les Sahraouis. C’en était trop pour ses camarades au Parlement européen qui ont d’autres chats à fouetter.
S. S.
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