Campagne acharnée pour l’expulsion d’un diplomate iranien en Algérie
Par R. Mahmoudi – Après avoir été mobilisé pour appuyer la décision prise par Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran, le cyberactivise algérien pro-saoudien Anouar Malek vient de lancer une campagne intense sur les réseaux sociaux appelant l’Algérie à expulser l’attaché culturel de l’ambassade d’Iran, Amir Moussavi, présenté par ce propagandiste comme un officier de la Garde révolutionnaire iranienne et le responsable du mouvement de prosélytisme chiite en Algérie. Au vu de ce qui se dit ces jours-si sur le rôle de l’ambassade d’Iran à Alger, il faut en déduire que ce diplomate ne peut être que derrière le réseau du Hezbollah qui encadrerait le Front Polisario et lui enverrait des armes, comme le clame le gouvernement marocain.
Ainsi, dans une série de tweets, Anouar Malek annonce, entre autres, que «l’étau se resserre autour de l’attaché culturel de l’ambassade d’Iran en Algérie» et que «ses jours sont désormais comptés». Il dit détenir ces informations d’«une source sécuritaire bien informée» dont il préfère taire le nom. D’après Anouar Malek, les autorités algériennes, «agacées par les agissements de ce diplomate», auraient exigé son départ.
En mars dernier, Anouar Malek avait anticipé sur ces événements, en écrivant ce message : «L’ambassade d’Iran à Alger dirige une armée électronique avec des pseudonymes algériens menés par l’attaché culturel Amir Moussavi, qui, depuis l’éclatement de la crise du Golfe, multiplie les tentatives pour saborder les relations algéro-saoudiennes et noue des relations avec des partis politiques possédant des comptes bancaires à l’étranger.»
Le cyberactiviste s’appuie, ici, pour donner un sens à sa campagne, sur une étonnante déclaration d’un ancien conseiller au ministère des Affaires religieuses algérien, Adda Fellahi, publiée jeudi dernier, et dans laquelle il demande explicitement à Amir Moussavi de quitter volontairement son poste d’attaché culturel à l’ambassade d’Iran à Alger, en raison, dit-il, de «ses agissements suspects», «son activisme» et «ses relations tentaculaires et intenses avec des segments de la société civile».
Quel lien entre la sortie de cet ancien cadre du ministère des Affaires religieuse et la campagne menée par Anouar Malek ? L’Arabie Saoudite exerce-t-elle réellement des pressions sur Alger pour agir dans ce sens ?
R. M.
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