Benyounès répond à Ould-Abbès : «Vous êtes un personnage aux abois !»
Par Hani Abdi – Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a répondu aux propos insultants de Djamel Ould-Abbès, qui l’a qualifié d’«aghioul» (âne en kabyle). Dans un communiqué rendu public cet après-midi, le président du MPA a dénoncé ces propos en précisant qu’il fait bien la différence entre Djamel Ould-Abbès et les autres cadres et militants du parti. «Dans une déclaration aussi irresponsable qu’insultante, venant d’un personnage aussi zélé qu’un néophyte, car n’ayant jamais été un soutien historique du président de la République, le sieur Djamel Ould-Abbès a cru bon de répondre au président du MPA en le traitant d’ignorant», écrit le parti d’Amara Benyounès.
Le MPA a précisé que son président avait, lors d’une réunion du conseil national, réitéré les positions du parti sur la fonction présidentielle. «En effet, nous considérons que le président de la République est au-dessus des partis politiques et qu’il est le président de tous les Algériens, a fortiori lorsqu’il s’agit du président Abdelaziz Bouteflika qui a choisi lui-même de se présenter en tant que candidat indépendant durant ses mandats. Ce que semble ignorer le sieur Ould-Abbès», a affirmé le MPA.
Précisant qu’Amara Benyounès n’a pas cité le FLN et encore moins son secrétaire général, le MPA a assuré que, «malgré cette agression gratuite, folklorique et infâmante venant d’un personnage aux abois», il fait le distinguo entre «ce SG et l’ensemble des cadres et militants du FLN auxquels nous réitérons notre respect et notre amitié».
Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, faut-il le rappeler, a traité Amara Benyounès d’aghioul (âne en kabyle). Intervenant lors d’une réunion partisane, le SG du FLN n’a pas trouvé quoi répondre à Amara Benyounès, qui a déclaré que le président Bouteflika n’est pas la propriété du FLN, que de le qualifier d’âne qui «ne sait rien». Pour ce faire, il cite deux versets coraniques qui parlent des ignorants et de ceux qui savent, affirmant que lui et le FLN savent, contrairement à Benyounès qu’il assimile donc à un âne. Djamel Ould-Abbès a demandé aux cadres du FLN de traduire en français ces deux versets, attaquant ainsi frontalement le président du MPA, qui est pourtant l’un des soutiens zélés du chef de l’Etat.
Que se passe-t-il entre le FLN et le MPA ? Pourquoi Djamel Ould-Abbès verse-t-il dans l’invective pour répondre à un chef de parti considéré comme allié politique, en ce sens que le FLN et le MPA soutiennent le président Bouteflika ? Ould-Abbès n’est pas à son premier dérapage verbal. Depuis son arrivée à la tête du FLN, il multiplie les propos les plus saugrenus, en attaquant même des pays et des capitales étrangères. C’est lui qui a considéré l’Algérie comme mieux développée que les pays scandinaves.
Djamel Ould-Abbès, qui est contesté au sein du FLN, mène depuis quelques mois une campagne tambours battants pour un 5e mandat au profit du chef de l’Etat qu’il considère comme un candidat «naturel» de sa formation politique. Djamel Ould-Abbès insiste beaucoup sur l’appartenance du président Bouteflika au FLN, assurant qu’il n’y aura pas un autre président de la République en 2019 issu d’une autre formation politique.
Ses propos insultants envers Amara Benyounès risquent ainsi de créer une polémique et d’aggraver les fissures au sein de l’Alliance présidentielle, censée mener la campagne pour «la continuité» en rangs serrés.
H. A.
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