Comment Trump a voulu discréditer l’accord sur le nucléaire iranien
Par Sadek S. – L’hebdomadaire The Observer a publié hier des révélations impressionnantes sur la campagne menée depuis l’année dernière par la Maison-Blanche pour discréditer cet accord de 2015 sur le nucléaire iranien. D’après le média britannique, des collaborateurs du Président auraient engagé l’an dernier une firme d’espionnage israélienne pour «salir» deux personnages clés de l’équipe Obama qui ont participé aux négociations.
D’après les sources de The Observer, des responsables liés à Trump auraient contacté ces enquêteurs privés quelques jours après une visite du président américain à Tel-Aviv, en mai 2017. «L’idée, déclare une source, était que des personnes au service de Trump discréditent ceux qui ont été au cœur de la conclusion de l’accord, afin qu’il soit plus facile de s’en retirer.»
Les enquêteurs devaient s’intéresser à la vie personnelle et à la carrière politique de Ben Rhodes, conseiller adjoint à la Sécurité nationale sous Barack Obama, et de Colin Kahl, conseiller à la Sécurité nationale de l’ancien vice-président Joe Biden. «Ce sont des accusations extraordinaires et consternantes, déclare au journal l’ancien ministre des Affaires étrangères britannique, Jack Straw, mais qui montrent aussi que Trump et Benyamin Netanyahou étaient prêts à beaucoup de choses, pas tant pour discréditer l’accord que pour salir ceux qui l’ont négocié.» The Observer ignore la durée effective de cette opération ainsi que ses résultats.
Toutefois, pour un des auteurs de l’article, cette «attaque contre l’héritage de Barack Obama» est le signe d’«une haine pure et simple de l’accord iranien». Elle montre «jusqu’où le président Donald Trump et les faucons autour de lui sont prêts à aller pour détruire l’accord».
A rappeler que c’est cet après-midi que Donald Trump doit annoncer si les Etats-Unis décident ou non de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015 à Vienne entre la République islamique d’Iran et le Groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne).
De son côté, le président iranien, Hassan Rohani, a affirmé hier, lundi, que son pays pourrait rester dans l’accord sur le nucléaire iranien, même si les Etats-Unis s’en retirent, à condition que les autres parties garantissent les attentes de Téhéran. «Soit ce que nous voulons dans le cadre de l’accord nucléaire est assuré par la partie non américaine, soit ce n’est pas le cas et nous suivrons notre propre chemin», a déclaré M. Rohani, selon le site internet de la Présidence.
S. S.
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